Aujourd’hui, une douzaine de militants de Greenpeace s’est assise devant l’Office fédéral de l’Énergie (OFEN, Monbijoustr. 74) pour protester contre sa pratique irresponsable en matière d’autorisations d’exportation de combustible nucléaire irradié; l’OFEN accorde des autorisations d’exportation, bien qu’il soit l’objet d’une enquête pénale en la matière de la part du Ministère public de la Confédération. Un wagon de transport radioactif est en voie de chargement à Leibstadt. Le comportement de l’Office fédéral de l’Énergie se moque de toute décence politique. Greenpeace exige que l’OFEN révoque toutes les autorisations d’exporter du combustible nucléaire irradié jusqu’à ce qu’un tribunal aie statué sur la légalité de tels transports.

Berne (BE). Ce mois d’octobre, le Ministère public de la Confédération (MPC) a ordonné une enquête pénale sur les exportations controversées de combustible nucléaire irradié contre l’OFEN et les exploitants des centrales nucléaires (CN) suisses. Aujourd’hui, une douzaine de militants de Greenpeace proteste avec un jeu de l’oie atomique, des banderoles et des tracts contre ces oeillères politiques. L’enquête du MPC a été déclenchée par différentes plaintes pénales que Greenpeace a déposées depuis 1997. Au centre de ces plaintes se trouve la question de la légalité de la pratique d’autorisation de l’OFEN en matière d’exportations de matériel radioactif. La législation suisse ne permet en effet les émissions de radioactivité que si un intérêt supérieur les justifie (peu importe si ces émissions ont lieu en Suisse ou à l’étranger). Greenpeace est persuadée que la contamination radioactive de l’humanité et de son environnement par les déchets radioactifs suisses lors du retraitement du plutonium qui y est contenu ne se justifie pas, c’est dans ce sens que va la plainte pénale qu’elle a déposée au MPC.

Greenpeace n’est pas seule de son avis: dans deux avis de droit, le Prof. Dr. Heribert Rausch, professeur ordinaire de droit environnemental et administratif à l’université de Zurich remet fondamentalement en question la légalité des exportations de combustible nucléaire irradié à fin de retraitement. Aux Pays-Bas, les transports radioactifs ont été interdits parce que cette justification leur manque. Même le Conseiller fédéral Leuenberger contredit cette justification: en mars de cette année, il a déclaré à la TV alémanique (SFDRS) que le retraitement (et les transports qu’il implique) doit être interdit, parce que «notre conscience écologique ne peut pas s’arrêter simplement aux frontières de la Suisse».

La visite des militants de Greenpeace rappelle aux responsables de l’OFEN qu’ils ne doivent pas protéger les intérêts des nucléocrates mais ceux des victimes de leurs pratiques. A partir de la semaine prochaine Greenpeace tiendra un piquet de protestation devant les voies ferroviaires d’accès à la centrale nucléaire (CN) de Leibstadt. Nous attendons aujourd’hui encore l’autorisation de la part de la Commune de Leibstadt. Les sympathisantEs peuvent participer de façon virtuelle à ce piquet de protestation: vous pouvez transmettre votre message de protestation par internet et Greenpeace le disposera sur des panneaux devant la CN de Leibstadt. Plus de 100 personnes ont déjà réagi à notre appel.