Ce que l’ont ne pensait exister que dans les Etats « en développement » se trouve aussi dans un quartier d’habitation de la Bienne d’Expo.02: un site contaminé à faire se dresser les cheveux sur la tête. A la route de Büren Greenpeace a visité le terrain de l’entreprise de galvanisation Jean Jungen SA en faillite et fermée depuis 1996; Greenpeace exige des mesures immédiates de sécurisation et d’assainissement de cet ancien site industriel.

Bienne (BE). C’est sur la base de révélation faite par l’édition en ligne du «Beobachter» sur l’internet ce jeudi que des spécialistes de Greenpeace ont visité à la route de Büren 26, dans un quartier d’habitation, le site de l’usine Jean Jungen SA à l’arrêt. Ils en sont restés bouches-bées: à l’étage, d’épaisses croûtes salines de toutes les couleurs se sont formées dans les bassins de galvanisation asséchés. Par endroits, le sol en béton est coloré et rongé, de petites particules de métaux lourds jonchent le sol. Une odeur chimique imprègne l’air. La cave est partiellement inondée et un grand réservoir y flotte. Il y a d’autres réservoirs contenant d’épais dépôts. Il y a là de la soude caustique (soluble dans l’eau), du chlorure de zinc (nocif pour le système nerveux central), du bifluorure d’ammonium (nocif pour les voies respiratoires) et un réservoir à moitié rouillé portant l’inscription «cyanure de potassium» (très dangereux, en contact d’humidité formation de gaz d’acide cyanhydrique, peut être mortelle en petites quantités). Des graffitis et des bouteilles d’alcopops vides montrent que l’endroit est régulièrement visité. Il vaut mieux ne pas s’imaginer quelles pourraient être les conséquences pour des enfants qui entreraient en contact avec ces substances en jouant. Un incendie ou une inondation aurait un effet catastrophique.

La « nouvelle Bienne » qui a mis ses plus beaux atours pour accueillir l’Expo.02 a manifestement oublié un de ses plus vieux sites contaminés et accepté pendant des années le risque que des humains et leur environnement subissent des dégâts dus aux substances chimiques laissées sur le terrain. A la route de Büren, on utilise depuis 1933 des acides et des bases, des métaux lourds et des cyanures pour la galvanisation (surfaçage métallique). Il faut admettre que durant ces décennies de production, et suite à l’absence de prescriptions de sécurité, il n’y ait pas que le bâti qui soit contaminé et qu’il existe un réel risque de pollution du sol et des eaux. Monsieur Jean Jungen, propriétaire et utilisateur de l’usine, ayant disparu depuis de nombreuses années et la procédure de faillite ouverte en décembre 1996 ayant été suspendue sans succès, les autorités ne savent pas qui est responsable du site.

Greenpeace exige que la commune de Bienne et le canton de Berne prennent des mesures immédiates:

1. Sécuriser et fermer complètement le site avant la fin de la semaine 2. Evacuer tous les produits chimiques du site avant la fin du mois de mai 3. Elaborer un concept d’assainissement complet du site sous la responsabilité du canton de Berne avec un échéancier contraignant selon l’Ordonnance fédérale sur les sites contaminés (OSites) avant la fin du mois de juin

Jusqu’à ce que le responsable puisse être obligé à assumer ses responsabilités, le Canton doit garantir le préfinancement de toutes les étapes de l’assainissement et faire commencer cet assainissement aussi rapidement que possible. Les secteurs économiques à risques doivent à l’avenir est obligés de faire des provisions financières pour qu’en cas de faillite les moyens d’un assainissement soient disponibles.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:
Greenpeace Suisse, Clément Tolusso, porte-parole, 079 213 41 06