Une vingtaine de militants de Greenpeace proteste contre le premier transport, depuis près de 4 ans, de combustible nucléaire irradié de la centrale nucléaire (CN) de Mühleberg vers l’usine de retraitement de plutonium (UP) de Sellafield (Royaume-Uni). Sur des banderoles mentionnant « Le nucléaire suisse contamine les océans » et « Stop plutonium, arrêt du retraitement » l’organisation écologiste accuse les nucléocrates suisses d’irradier les humains et leur environnement. Cette protestation est un cas de légitime défense: depuis près de 4 ans, les autorités suisses retardent toutes les procédures judiciaires dans ce domaine. Des avis de droit prouvent pourtant que les autorisations d’exporter ne remplissent pas de nombreuses conditions. Il est en outre particulièrement révoltant que les nucléocrates suisses considèrent l’exploitant (British Nuclear Fuels Limited, BNFL) de l’UP de Sellafield comme incompétent. Greenpeace exige la saisie de ce transport.

Fleurier (NE). C’est la première fois depuis 1997 que du combustible nucléaire irradié peu de nouveau être exporté sur 2 camions vers l’UP de Sellafield. Ceci après que des véhicules de transports irradiés et des données falsifiées à Sellafield eurent fait les gros titres et révélé de très graves problèmes de sécurité et la défaillance complète de la direction de l’UP. L’autorisation d’exporter de nouveau des déchets radioactifs suisse à Sellafield pour y retraiter le plutonium est criminel parce que:
– La sécurité reste catastrophique à Sellafield. Sur les 28 mesures d’amélioration exigées, seules quelques-unes ont été effectuées. Avec pour conséquence qu’en 2001 seulement, près de 2’100 tonnes de déchets hautement radioactifs ont presque explosé, les directeurs de BNFL ont dû payer de fortes amendes pour infractions aux prescriptions de sécurité et BNFL a été surprise durant le déversement illégal d’eau de refroidissement dans un fleuve.
– Même les nucléocrates suisses n’ont plus confiance en BNFL. Dans un PV confidentiel d’une séance ayant eu lieu le 23.03.2001, les clients de BNFL fustigent son incapacité technique et son incompétence. Les autorités suisses font la sourde oreille et « ne voient pas de raison d’agir ». Greenpeace avait déjà porté plainte contre le retraitement du plutonium en novembre 1997 – sans résultats jusqu’à présent.

L’irradiation des humains et de leur environnement est pourtant considéré comme un crime et est punie de la prison et d’amendes élevées. Selon la loi suisse sur la radioprotection, le retraitement devrait en outre présenter de nets avantages pour se justifier. Cette justification n’est toutefois même pas examinée lors de l’autorisation d’exporter les déchets radioactifs – des spécialistes en droit suisse considèrent que les autorisations d’exporter ne devraient donc pas être accordées. Samedi 26.05.2001, Greenpeace a demandé au juge d’instruction argovien Umbricht de faire saisir le transport. Greenpeace s’attend toutefois à ce que la mobilisation policière se fasse contre les militants écologistes et non contre les vrais criminels.