Greenpeace se félicite de la tenue ce vendredi 7 mai à l’UNESCO du colloque «Cancer, Environnement et Société», à l’initiative de l’Association française pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC). D’une même voix, le monde de la recherche médicale et toxicologique et les ONG de protection de la santé publique et de l’environnement appelleront à la responsabilité des acteurs économiques et des pouvoirs publics pour éradiquer les causes environnementales du cancer, en particulier par le biais de la réforme chimique européenne REACH.

Paris (France). Le fléau du cancer ne cesse de prendre de l’ampleur. Il touche un homme sur deux et une femme sur trois en Occident, tuant environ 150 000 personnes par an en France. Depuis quelques années, de nombreux chercheurs et médecins se questionnent sur les origines de cette maladie complexe. Ils remettent enfin en cause le discours généralement admis et encore repris dans le Plan Cancer français: la prévalence d’une sorte de fatalité génétique et des facteurs comportementaux comme le tabac et l’alcool.

Les stratégies de lutte contre le tabagisme, l’alcool et le développement de la recherche génétique et thérapeutique à l’œuvre depuis plus de 30 ans n’ont pas infléchi la courbe de croissance du cancer. Des scientifiques français comme Luc Montagnier, Lucien Israel, Dominique Belpomme, Marcel Goldberg, Gilles-Eric Seralini, André Cicolella et André Picot, des Américains comme Samuel Epstein, Richard Clapp et Vivyan Howard ou encore le Grec Nicoloupoulou-Stamati exploreront au cours de ce colloque la question des facteurs environnementaux du cancer, en particulier l’exposition chronique aux substances chimiques.

De nombreuses ONG sont associées à ce colloque: Greenpeace, le Bureau Européen de l’Environnement, le réseau PAN-Europe, l’European Public Health Alliance (EPHA), le réseau de femmes Women in Europe for a Common Future (WECF), la fédération française FNE, le MDRGF, l’association américaine Environmental Health Fund, l’Association of European Consumers, Nature & Progrès. Toutes travaillent à reformer les réglementations d’encadrement des substances chimiques et d’utilisation des pesticides sur la base du principe de précaution.

«Plus de 100 000 substances de synthèse sont couramment utilisées en Europe sans que l’on ne dispose de données de toxicité pour l’immense majorité d’entre elles. Plusieurs centaines sont identifiables dans tous les compartiments environnementaux, dans les organismes vivants et dans le corps humain dès le stade fœtal. Comment peut-on encore nier leur influence néfaste sur notre santé?» s’interroge Yannick Vicaire, chargé de la campagne Toxiques à Greenpeace France. Pour Greenpeace et l’ensemble des ONG présentes au colloque, la réforme chimique REACH, de l’Union européenne, peut permettre de mettre un terme à la cancérisation de l’environnement, à condition de renforcer un texte que le lobbying industriel a vidé de son approche initiale de précaution.

Le colloque «Cancer, Environnement et Société» est un effort salutaire du monde scientifique international pour ouvrir un débat trop longtemps occulté.