Zhu Yanling, cadre dans une entreprise de consultation financière à Shanghai, est venue en Suisse pour protester contre la politique de Nestlé en matière d’organismes génétiquement manipulés (OGM). Au siège international de Nestlé à Vevey, elle exige du PDG Brabeck qu’il renonce à produire des aliments contenant des OGM. Mme Zhu est aussi maman et elle a constaté avec consternation que le Nesquik qu’elle mélange à son lait du matin et à celui de son fils de 3 ans contient des éléments génétiquement manipulés (GM ou transgéniques) sans que cela soit déclaré. Au début de l’année, une publication de Greenpeace avait attiré son attention sur ce problème.

Vevey (VD). Mme Zhu était d’autant plus
scandalisée qu’elle avait vécu et travaillé plusieurs années en
Suisse où elle avait appris à faire confiance aux produits Nestlé.
C’est pour cela que, devenue maman à son retour en Chine, elle
n’avait nourri son bébé qu’avec des produits Nestlé. Scandalisée
d’avoir donné des OGM à son fils pendant des années sans le savoir,
elle a porté plainte contre Nestlé. Un tribunal de Shanghai a
accepté de traiter la plainte et ordonné une analyse de laboratoire
indépendante qui a confirmé une analyse antérieure mandatée par
Greenpeace. Le cas « Zhu contre Nestlé » est toujours pendant au
tribunal de Shanghai.

Les conséquences à long terme de la culture de
plantes transgéniques et de l’ingestion des aliments qui en sont
issus sont imprévisibles. C’est pour ces raisons que, sur toute la
planète, les consommateurs refusent les produits OGM
potentiellement néfastes pour la santé. Nestlé ne respecte
malheureusement pas cette volonté partout. Contrairement à
l’Europe, en Chine et dans les Etats en développement, Nestlé
spécule sur une supposée ignorance des consommateurs et leur impose
ses produits contenant des OGM; des analyses mandatées par
Greenpeace l’ont montré à plusieurs reprises. Des ingrédients
transgéniques ont ainsi été décelés dans le fameux Nesquik, mais
aussi dans des produits Nestlé pour bébés.

Le 14.05.2002, lors d’une rencontre avec une
délégation de Greenpeace International, Nestlé avait déjà refusé de
renoncer à utiliser des OGM ou au moins à les déclarer; Nestlé
n’est même pas prête à renoncer aux ingrédients contenant des gènes
d’antibiorésistance, pourtant condamnés par la communauté
scientifique internationale. Nestlé semble au contraire continuer à
considérer que les OGM constituent une perspective d’avenir. Nestlé
ne renonce aux OGM que lorsque la législation d’un Etat ou la
résistance infatigable et opiniâtre des consommateurs l’y
contraint.