Chaîne alimentaire menacée
Depuis plusieurs années, la mortalité des abeilles et l’effondrement massif des colonies menacent directement la chaîne alimentaire humaine ainsi que la biodiversité. Les pouvoirs publics des pays occidentaux ont pris conscience du rôle crucial des pollinisateurs dans l’économie, mais la Suisse a tardé à interdire certains pesticides, notamment les néonicotinoïde, pourtant identifiés par de récentes recherches scientifiques comme l’une des causes du syndrome d’effondrement des colonies.
Selon le principe de précaution, Greenpeace Suisse, avec le soutien de l’association Kokopelli-Suisse, a demandé à la Confédération de décréter un moratoire de 10 ans sur les pesticides dont la toxicité et le risque pour les abeilles sont prouvés. En février 2013, la pétition a été remise aux autorités fédérales avec 80’103 signatures.
Interdiction insuffisante
L’interdiction d’utiliser des pesticides nocifs pour les abeilles produits par Bayer et Syngenta sur les cultures de colza, de maïs, de tournesol et de coton a été approuvée à fin avril 2013 par une majorité simple des Etats membres de l’Union européenne. La Suisse est allée moins loin: elle interdit l’utilisation de 3 néonicotinoïdes (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiamethoxame) sur les cultures de maïs et de colza à partir de cet automne. Cette interdiction constitue un premier pas, mais ce n’est pas suffisant.
En avril 2014, 24’057 personnes ont adressé un courriel ou une carte postale au conseiller fédéral J. Schneider-Ammann à la tête de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), avec pour objectif d’exiger une mise en place de mesures efficaces pour protéger les abeilles.