Lors de sa conférence de presse d’aujourd’hui, Axpo a pour la première fois révélé quelques-uns des lieux de provenance russes de l’uranium utilisé à Beznau. Mais manifestement, Axpo n’est toujours pas en mesure de faire des déclarations concrètes sur les conditions de production à Mayak, ni sur les menaces pour la population et l’environnement.


En 2007, des militants Greenpeace manifestent lors de la conférence de presse d’Axpo. ©Greenpeace

Il n’y a pas de normes internationales pour les usines de retraitement de plutonium comme celle de Mayak. Il n’existe que deux autres usines comparables – l’une à La Hague (F) et l’autre à Sellafield (UK). On y extrait le plutonium contenu dans les barres de combustible nucléaire irradié pour le réutiliser à des fins civiles et militaires (bombes atomiques), comme à Mayak; ces usines sont des propriétés étatiques. La France et le Royaume-Uni permettent à leurs usines de plutonium de rejeter des effluents radioactifs gazeux et liquides qui dépassent plusieurs fois les normes autorisées pour d’autres installations nucléaires.

Le retraitement est donc une activité extrêmement contaminante, où que ce soit. Le Gulf Stream emporte et dilue les effluents radioactifs liquides que La Hague et Sellafield déversent en mer. Dans le cas de Mayak c’est encore pire, car les effluents radioactifs liquides sont acheminés dans un système de bassins et de lacs qui finissent par se déverser dans la rivière Techa. Le long de cette rivière, les concentrations restent élevées parce que chaque nouveau déversement d’effluents radioactifs liquides entraîne une partie des anciennes contaminations vers la Techa. La population y est donc contaminée en permanence. Une possible rupture de la digue de terre qui délimite le système de rétention des effluents radioactifs liquides et sert à les filtrer constitue une menace de plus pour la population et l’environnement.

Les autorités chargées de la sécurité et de la surveillance considèrent qu’en Russie, il n’y a pas de bases légales pour le système de gestion des effluents radioactifs liquides. Cela laisse une large marge de manœuvre aux exploitants du complexe nucléaire de Mayak.

Les déclarations d’Axpo ne sont pas satisfaisantes lorsque l’on tient compte des éléments ci-dessus. Greenpeace continue de considérer que les affaires qu’Axpo fait avec Mayak sont irresponsables. Axpo a déclaré aujourd’hui avoir l’intention de visiter Mayak. Greenpeace se réjouit qu’Axpo l’invite à participer à cette visite dans un souci de transparence.