Alors que le Salon de l’automobile de Genève se veut celui de la voiture verte, Greenpeace a voulu en avoir le cœur net. L’organisation de protection de l’environnement a calculé la moyenne des émissions de CO2 des modèles exposés à Genève et révèle qu’elle s’élève à 201 g/km – soit près du double de la moyenne de 120 g/km qu’il faut absolument atteindre d’ici à 2012!


06.03.2008 Action de Greenpeace au Salon de l’auto à Genève (GE)

«Le ‘greenwashing’ tourne à fond chez les
constructeurs automobiles. Campagnes de pub omniprésentes et
communication institutionnelle agressive: tout est là pour nous
faire croire qu’ils font le maximum pour réduire l’impact des
voitures sur le climat», déclare Cyrill Studer, responsable de la
campagne Transports de Greenpeace Suisse. «Les salons, comme celui
de Genève, sont des vitrines affichant l’avenir que l’on nous
réserve en matière d’automobile. Et bien nous voilà fixés: cet
avenir est dramatique pour l’environnement et les constructeurs
d’automobiles en sont responsables. Techniquement faisable, la
réduction des émissions de CO2 semble avoir été confiée aux seuls
départements ‘publicité’ des groupes automobiles. Ce n’est
malheureusement pas la pub qui va résoudre le problème des
changements climatiques et qui nous préservera de leurs
conséquences catastrophiques», ajoute Studer.

Certes, la présence au Salon de Genève de
Ferrari ou Lamborghini, spécialisées dans les voitures de sport
très polluantes, fait exploser la moyenne. Mais Greenpeace dispose
du détail du calcul pour chaque constructeur. BMW par exemple, qui
vante les mérites de ses moteurs diesel les plus efficaces, atteint
une moyenne d’émissions de CO2 à 187 g/km. Renault, autoproclamé
champion des voitures moins polluantes, promeut son nouveau 4×4
Koleos et obtient un score exorbitant de 186 g/km. Enfin Volkswagen
a beau communiquer sur le label Blue Motion, son coupé Passat et le
Tiguan propulsent la marque à une moyenne de 196 g/km.

Greenpeace affirme que l’ambition climatique de l’industrie
automobile doit se traduire par un double objectif: 120 g/km en
2012 et 80 g/km à l’horizon 2020. «Au fil du temps, les
automobilistes ont obtenu que les constructeurs leur offrent des
voitures plus confortables et plus sûres», conclut Cyrill Studer.
«Exigeons désormais des modèles plus respectueux de
l’environnement! Les constructeurs doivent prendre leurs
responsabilités face à l’urgence climatique.»