Les feux de forêt ravagent les îles indonésiennes de Sumatra et Bornéo. La plupart des incendies ont été allumés volontairement, afin de libérer de la terre pour la plantation de palmistes. Ainsi, une grande quantité de carbone se libère dans l’atmosphère et une large biodiversité risque de disparaître.


Une équipe de Greenpeace a participé aux efforts de la communauté pour éteindre le feu à Kuala Cinaku, dans la province de Riau. ©Greenpeace/Budhi (Archives)

Les forêts primaires peuvent stocker plus de
CO2 et abritent une faune et une flore plus riches que n’importe
quel autre écosystème du pays. La biodiversité aide à prévenir le
changement climatique, mais compense également ses conséquences.
L’Indonésie détruit sa forêt tropicale humide plus rapidement que
les autres pays et occupe ainsi la troisième position sur la liste
des plus grands pollueurs du climat.  

Une équipe de Greenpeace a participé aux
efforts de la communauté pour éteindre le feu à Kuala Cinaku (Sud
Riau). Le groupe de 15 personnes n’a pu circonscrire le feu que sur
une superficie de 10 hectares près des concessions de palmistes, où
un territoire de plus de 1’000 hectares est récemment parti en
fumée.

Nombre de ces incendies font rage dans des
zones forestières récemment réservées pour une conversion en
plantations. Il s’agit le plus souvent de tourbières riches en
carbone qui, lorsqu’elles brûlent, libèrent nettement plus de CO2
que des substrats secs. Le brouillard épais spécifique que ces
incendies dégagent provoque également des nuisances
environnementales.

Et pourtant, le gouvernement indonésien laisse
aller les choses, comme le constate Greenpeace. Et ce alors que les
feux de forêt ne peuvent que s’intensifier encore au cours de ce
mois. Rien qu’à Riau, 2’800 foyers d’incendie ont été dénombrés en
juillet. C’est un problème annuel récurrent en saison sèche. En
1999, une loi a été éditée contre les incendies, prévoyant des
peines très lourdes pour les contrevenants. Mais elle est peu mise
en pratique, à cause de la corruption des fonctionnaires et des
procédures légales très lourdes.

Pour Greenpeace Indonésie, le président
Yudhoyone doit ouvrir les yeux face à la crise climatique et
édicter immédiatement un moratoire sur le déboisement. Lors de son
second mandat, il sera une figure clé au sommet climatique des
Nations-Unies à Copenhague, en décembre de cette année. Pour
montrer qu’il  prend le problème au sérieux, le président doit
empêcher que les entreprises d’huile de palme et de papier ne
brûlent totalement les forêts. Les forêts naturelles ne peuvent pas
être aisément remplacées par de nouvelles plantations. Une forêt,
c’est bien plus qu’un réservoir de carbone et une nouvelle
plantation ne peut pas remplacer les fonctions d’une forêt
naturelle intacte. 

Les forêts forment un tampon important contre
le changement climatique effréné. Lorsqu’elles sont détruites, le
CO2 qu’elles contiennent se libère dans l’atmosphère et contribue
au réchauffement climatique. En arrêtant la destruction de la forêt
équatoriale dans des pays comme l’Indonésie, il est possible de
réduire d’un cinquième les émissions de gaz à effet de serre dans
le monde.

Les pays industrialisés sont historiquement
responsables du changement climatique. Pour que notre planète ait
encore une chance, ils doivent libérer au moins 30 milliards de
dollars pour la protection des forêts anciennes. Et chez eux, ils
doivent réduire leurs propres émissions.  

Greenpeace met tout en œuvre pour que l’accord
climatique sur lequel les chefs du monde vont se pencher à la fin
de cette année, à Copenhague, aboutisse à une réelle protection des
forêts primaires.