Depuis deux ans, les grands de ce monde nous promettent un accord pour arrêter les changements climatiques. Après deux semaines de négociations sous l’égide des Nations unies, ils se sont réunis autour d’un souper chez la Reine, d’un dîner de trois heures et ont pris quelques photos. A la place du traité sur le climat tant attendu, ils nous proposent un document que l’on pourrait décrire comme une brochure touristique de Copenhague, rédigée en 24 heures par les chefs d’état.


L’accord de Copenhague n’est ni équitable, ni ambitieux, ni contraignant. Les leaders ont rendu leur copie mais ils n’ont pas fait leur job. ©Greenpeace

Rien à faire, l’accord n’est ni équitable, ni
ambitieux, ni contraignant. Les leaders ont rendu leur copie mais
ils n’ont pas fait leur job: nous prémunir des conséquences des
changements climatiques. Honte sur eux.

Copenhague ressemble à une scène de crime climatique avec des
hommes et femmes coupables fuyant vers l’aéroport, la honte aux
joues. Les dirigeants de ce monde avaient la chance – unique pour
cette génération – de changer radicalement le monde en évitant les
conséquences les plus dramatiques des changements climatiques.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un accord contraignant et
équitable vis à vis des pays en voie de développement et
suffisamment ambitieux pour réduire nos émissions de gaz à effet de
serre et mettre un terme à la déforestation.

En fin de compte, la montagne Copenhague n’a fait qu’accoucher
d’une souris. L’accord sur la table ressemble tellement à une
passoire qu’Air Force One, l’avion présidentiel américain pourrait
s’y engouffrer. Dans un monde en crise, la crise à laquelle nous
venons d’assister est avant tout une crise de leadership.

La lutte pour le climat ne s’achève pas ce 19 décembre. Partout
dans le monde, des citoyens ont réclamé un accord de Copenhague
fort. A Bruxelles, le 5 décembre dernier nous étions 15’000 à
réclamer un peu d’espoir pour la planète. Cette revendication
demeure. La lutte contre le réchauffement planétaire doit se
poursuivre à tous les niveaux politiques. Elle doit être menée à
l’échelon local, régional, national et international.

Kumi  Naîdoo, directeur général de Greenpeace International a
rédigé une lettre Climate Change: failure is not an
option
(Changements climatiques: l’échec n’est pas une
option) où il avertit que Greenpeace, comme d’autres organisations
non gouvernementales, ne baissera pas les bras et où il s’engage à
continuer à tout mettre en oeuvre pour que les leaders de ce monde
terminent ce qu’ils ont commencé. Dans cette lettre ouverte aux
sympathisants de Greenpeace, il se demande si nous pourront les
mettre au pas suffisamment tôt.

Il note enfin avec ironie que si certains quittent Copenhague
dans des jets privés, trois militants de Greenpeace sont
actuellement en prison pour trois semaines après avoir agi pour le
climat en s’invitant au dîner de gala offert aux chefs d’état par
la souveraine danoise…