À l’heure des derniers préparatifs avant Davos, la Déclaration de Berne (DB) et Greenpeace Suisse, les deux organisations responsables du Public Eye, attirent l’attention sur le rassemblement annuel de l’élite économique et politique suisse à Rive-Reine au moyen d’une action nocturne avec des projecteurs. Elles exigent la transparence sur les contenus et les objectifs de cette rencontre discrètement organisée par Nestlé.


Greenpeace et la Déclaration de Berne exigent une pleine transparence. ©Greenpeace/MarkusForte/ExPress

De nuit, une immense installation diffuse le
message: «Public Eye is watching you!» sur la façade du centre de
congrès de Rive-Reine au siège de Nestlé. Dix jours avant
l’ouverture du Forum économique mondial (WEF) à Davos, Greenpeace
et la DB braquent ainsi les projecteurs sur le déficit flagrant de
démocratie que constitue la rencontre de Rive-Reine à la
Tour-de-Peilz. Chaque début d’année, les plus hauts dirigeants de
l’économie et de la politique suisses débarquent près de Vevey à
pas feutrés.

Ni l’identité des dirigeants d’entreprises, des chefs de partis
et des

conseillers fédéraux invités, ni le sujet de leurs discussions
ne sont connus du grand public: «Nos échanges ne font l’objet
d’aucune publicité» précise chaque fois le carton d’invitation
signé jusqu’à présent par l’ancien membre du conseil
d’administration de Nestlé, Kaspar Villiger.

La rencontre est organisée par la fondation Avenir Suisse et la
NZZ, qui n’en a jamais informé ses lecteurs. En toute discrétion,
ce cartel de dirigeants aborde des questions stratégiques de la
plus haute importance. Accords bilatéraux, politique commerciale,
crise financière, questions sociales et marché du travail: autant
de problèmes qui devraient pourtant être traités dans le débat
public et non par une alliance de patrons et de hauts responsables
politiques derrière des portes closes. La réunion de Rive-Reine est
un désaveu non seulement des citoyens mais aussi du Parlement
suisse.

Greenpeace et la Déclaration de Berne exigent une pleine
transparence. Le public doit savoir qui sont les invités, de quoi
ils discutent et avec quels résultats. Ces dix dernières années, le
Public Eye a conduit à une ouverture au moins apparente du WEF.
Cela ne peut pas être pour retrouver à Rive-Reine des rencontres
soustraites à toute publicité. Les liens entre les réunions de
Vevey et de Davos ne se limitent pas à une simple coïncidence de
calendrier.

Nestlé est depuis des décennies un partenaire stratégique du
WEF; Peter Brabeck, président du conseil d’administration du groupe
veveysan est aussi un membre influent du conseil de fondation du
WEF. Le pasteur Thomas Wift, président de la Fédération des Églises
protestantes de Suisse, co-organisatrice de l’Open Forum de Davos
avec le WEF, confère également par sa présence une apparence de
légitimité spirituelle à la réunion de Rive-Reine.

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