Samedi dernier, le géant des semences OGM Monsanto annonçait une nouvelle fracassante: les insectes contre lesquels était censé lutter son coton Bt ont développé des résistances à l’insecticide secrété par cette plante génétiquement modifiée. De ce fait, les centaines de milliers d’agriculteurs, petits paysans qui ont depuis plusieurs années adopté cette variété de coton sont désormais contraints d’utiliser une quantité grandissante de pesticide.


Des militants Greenpeace manifestent devant le siège européen de Monsanto (Bruxelles/Belgique) ©Greenpeace/Buysse (Archives)

Greenpeace avait depuis longtemps annoncé les
risques de résistance que pouvaient développer les insectes ciblés.
Et ce, pas uniquement pour ce coton mais aussi pour de nombreuses
variétés d’OGM comme par exemple le maïs MON 810. Cette découverte
est issue d’une étude de terrain menée sur les cultures de coton
Bt, dans l’état du Gujarat en Inde, révélant que ces cultures ne
résistaient plus aux attaques du papillon ravageur contre lequel le
coton Bt avait été initialement conçu.

Monsanto soutenait jusqu’alors qu’ «il n y avait jamais eu de
cas avéré de baisse des rendements de cultures de coton ou de
céréales Bt attribuable à la résistance d’un insecte». C’est chose
faite.

Mais les soucis du coton Bt ne s’arrêtent pas là. Il y a
quelques semaines, un scientifique plutôt pro-OGM de l’Institut
Central de recherche sur le coton de Nagpur, le Dr Kranthi,
déclarait que le coton Bt avait contribué à l’augmentation de
l’utilisation de dangereux pesticides et que d’autres insectes
détruisaient maintenant les cultures. On peut imaginer sans mal la
situation désespérante dans laquelle sont plongés les agriculteurs,
forcés après avoir adopté le coton Bt de s’endetter pour utiliser
encore plus de pesticides.

Mais heureusement, Monsanto a une solution! Suite à cet aveu
d’échec, ils sont allés jusqu’à conseiller aux agriculteurs
concernés d’utiliser leur tout nouveau produit nommé Bollguard 2,
qui permettrait de retarder l’apparition de la résistance des
insectes. Comme quoi la firme américaine a toujours une longueur
d’avance, pour fournir des solutions toujours plus onéreuses à ses
clients.

Après le récent moratoire indien sur l’aubergine Bt, il semble
que les performances mirifiques de cette technologie soit quelque
peu remises en cause.