Venus de Suisse, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, des militants Greenpeace ont manifesté, déguisés en orangs-outans et par une spectaculaire action de grimpe, lors de l’assemblée générale de Nestlé. Le groupe alimentaire suisse continue d’utiliser de l’huile de palme provenant de la destruction de la forêt pluviale indonésienne pour produire les Kit Kat.


Greenpeace proteste contre l’utilisation d’huile de palme issue de la destruction de la forêt pluviale et des tourbières. ©Greenpeace

Lausanne (VD) Faisant
référence à la publicité «Give us a Break, give us a Kit Kat», les
militants écologistes déguisés en orangs-outans ont demandé aux
actionnaires de Nestlé d’accorder une pause aux singes indonésiens.
Lors de l’assemblée générale toujours en cours, Pat Venditti,
responsable de la campagne Forêts chez Greenpeace International,
sommera Nestlé de résilier l’ensemble de ses contrats de livraison
indirects avec des négociants qui, comme Cargill, s’approvisionnent
auprès du groupe Sinar Mas. Dès les premières minutes, des
militants sont descendus sur la scène en rappel et ont déployé une
bannière portant le slogan «Give the Orang-Utans a break».

Le groupe Sinar Mas est le plus grand producteur indonésien
d’huile de palme, de cellulose et de papier. Selon la banque
française BNP Paribas, l’un de ses financiers (avec les banques
suisses UBS et Crédit Suisse), le groupe Sinar Mas est «la société
dont le programme de nouvelles plantations est le plus agressif». À
en juger par les actions passées de l’entreprise et par la
localisation de ses réserves de terres au cœur des zones
forestières, la majeure partie de ce développement devrait
entraîner de nouvelles déforestations sur les sols tourbeux et sur
l’habitat des orangs-outans déjà menacés d’extinction. Des
pratiques de déboisement illégal et de non-respect des études
d’impact environnemental ont été attestées à plusieurs reprises sur
les concessions d’huile de palme du groupe. Selon les recherches de
Greenpeace, la déforestation se poursuit. Le bilan environnemental
désastreux du groupe dans le domaine de la cellulose et du papier
est lui aussi bien documenté.

Le géant de l’agro-alimentaire Nestlé est l’un des plus gros
consommateurs d’huile de palme. Sa consommation mondiale a presque
doublé au cours des trois dernières années pour s’établir à 320 000
tonnes, soit plus que le volume total des importations annuelles
d’huile de palme en France. La multinationale utilise cette huile
dans la fabrication de nombreux produits, notamment des barres
chocolatées Kit Kat. Après avoir résilié son contrat de livraison
avec Sinar Mas, Nestlé continue de s’approvisionner auprès de
fournisseurs traitant avec Sinar Mas, par exemple la société
américaine Cargill qui possède un siège à Genève.

Mi-mars, Greenpeace a lancé sur Internet une campagne mondiale
contre l’utilisation, dans les produits Nestlé comme le Kit Kat,
d’huile de palme provenant de la destruction de la forêt pluviale.
Nestlé a alors annoncé la résiliation de ses contrats avec Sinar
Mas. Ce n’est malheureusement que de la poudre aux yeux, puisque
l’essentiel des livraisons de la multinationale provient de
contrats indirects. Greenpeace demande d’urgence à Nestlé
d’éliminer complètement et définitivement, avec un échéancier
clair, les produits du groupe Sinar Mas de la chaîne
d’approvisionnement de ses produits. L’organisation lui demande
aussi de s’engager pour la conservation des forêts pluviales et des
tourbières indonésiennes, ainsi qu’en faveur des populations
indigènes et des orangs-outans. Chaque jour compte: l’équivalent de
300 terrains de football de forêt disparaît chaque heure en
Indonésie.

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