Le sommet de Cancun s’est achevé aujourd’hui. Il aura permis de sauver le processus de négociation multilatéral et international, mais pas le climat, qui reste pour le moment au bord de la route. Si certains avaient prédit la mort du processus, les gouvernements ont montré qu’ils peuvent coopérer et avancer ensemble, à petit pas, vers un accord mondial.


Des militants Greenpeace déploient une bouée de sauvetage symbolique à l’issue de la conférence climatique de Cancun. ©Greenpeace/Ruiz

Le sommet de Cancun s’est achevé aujourd’hui. Il aura permis de sauver le processus de négociation multilatéral et international, mais pas le climat, qui reste pour le moment au bord de la route. Si certains avaient prédit la mort du processus, les gouvernements ont montré qu’ils peuvent coopérer et avancer ensemble, à petit pas, vers un accord mondial.

Cet enjeu majeur marque un progrès: les gouvernements ont mis en place un fonds destiné à livrer les milliards dont les pays en développement ont besoin pour lutter contre les changements climatiques et la déforestation. Mais si le fonds est acté, le mécanisme pour fournir l’argent nécessaire, lui, n’a pas été décidé… C’est donc pour le moment une coquille vide.

Un mécanisme est adopté, qui, bonne nouvelle, prend en compte la préservation de la biodiversité et les droits des populations forestières. En l’état, le texte n’offre cependant pas toutes les garanties d’efficacité et d’intégrité environnementales: une disposition de l’accord pourrait permettre aux pays forestiers de ne sélectionner que certaines de leurs forêts, au lieu d’une approche nationale. Cette disposition risque donc de permettre de déplacer le problème de la déforestation d’une région à l’autre du pays. Côté financement, notons que la référence au marché carbone et supprimée: une bonne nouvelle pour les forêts et le climat. Le lobby américain des énergies fossiles a donc perdu sur ce point.

Des progrès plus significatifs auraient pu être réalisés à Cancun, sans l’influence néfaste des Etats-Unis, du Japon et de la Russie. Car les déclarations de ces deux derniers pays contre la prolongation du protocole de Kyoto ont plombé le déroulement des négociations. Les Etats-Unis, quant à eux, sont arrivés à Cancun avec des engagements faibles, alors que ce sont eux qui sont, historiquement, responsables des plis grandes émissions. Ces pays ont tiré vers le bas de nombreux volets des négociations et jeté le doute sur le potentiel de la conférence.

A Durban, en Afrique du Sud, dans un an, nous aurons besoin d’un accord mondial qui aide les pays à construire une économie verte et tienne les pollueurs pour responsables. Le chemin à parcourir est encore semé d’embûches et partout, à travers le monde, la société civile doit mettre la pression sur les décideurs politiques pour de réels changements, aux niveaux nationaux, et à l’international.