Comme chaque année, les pires entreprises de 2013 seront présentées à l’occasion du World Economic Forum ( WEF) de Davos. Cette compétition est soutenue cette année par l’Université de St-Gall et des experts renommés de l’éthique économique.

La concurrence pour le contrôle des ressources naturelles fait rage depuis longtemps. Le monde a plus que jamais besoin d’organisations qui dénoncent les violations des droits humains et les atteintes à l’environnement, en révélant au grand jour la responsabilité des entreprises qui poursuivent leurs intérêts économiques au mépris de toute considération éthique.

Le cas Trafigura le montre bien. En 2006, ce géant des matières premières a négligemment déversé des déchets toxiques à Abidjan (Côte d’Ivoire), menaçant la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes. Au moins 100’000 d’entre elles ont nécessité des soins médicaux. Greenpeace et Amnesty International demandent que des mesures pénales soient prises envers les coupables dans le nouveau rapport de 257 pages, publié le 25 septembre dernier: « Une vérité toxique« .

Trafigura n’est que l’un des candidats pour le titre de la pire entreprise des Public Eye Awards 2013. Le processus de nomination est en cours. Un coup d’œil à la liste des nominés suffit pour se rendre compte de l’ampleur des destructions environnementales et de l’exploitation humaine que révèle la face noire de l’économie mondiale. Avec les Public Eye Awards, la Déclaration de Berne milite depuis des années aux côtés de Greenpeace Suisse pour que soit mis en place un cadre juridique permettant de poursuivre pénalement les violations aux droits humains et les atteintes à l’environnement commises par les multinationales. L’Institut pour l’éthique économique (IWE) de l’Université de St-Gall soutient la procédure de nomination des Public Eye Awards. Il examinera les agissements des nominés sous l’angle des droits humains, du droit du travail et du respect de l’environnement et les jugera selon les critères des traités et des standards internationaux. Toutes les nominations disposeront d’un dossier substantiel.

Les nominations fondées par des faits avérés seront soumises avec le préavis de l’IWE au jury international du Public Eye. Celui-ci choisira ensuite quelle est la pire entreprise et dressera une liste d’autres entreprises criminelles à soumettre au vote public en janvier 2013.