Ces derniers jours, Greenpeace et Migros font la une des médias. Motif: Greenpeace demande au grand distributeur de supprimer toutes les substances toxiques des chaînes de production de ses vêtements « maison ». Dix-sept entreprises bien connues du grand public, telles que Coop, Zara et H&M, ont déjà pris un tel engagement dans le cadre de notre campagne « Detox ». Jusqu’ici, Migros n’a malheureusement pas été en mesure de répondre à nos exigences. La fabrication des vêtements en vente dans ses magasins continue donc à polluer les fleuves asiatiques. Et à rendre malades des êtres humains et des animaux.


13.02.2013 Un militant Greenpeace suspendu dans le plus grand centre Migros de Zurich. ©Greenpeace/ExPress/Künzli

 Si Migros se trouve aujourd’hui sur le banc des accusés, ce n’est pas faute d’avertissements de la part de Greenpeace. Nous avions déjà contacté le grand distributeur l’été dernier, en lui rappelant sa réputation de pionnier en matière de développement durable et de vision à long terme. Ne devait-il pas montrer l’exemple aux entreprises, qui l’ont entretemps largement dépassé dans ce domaine? 

Greenpeace a toujours été prête à discuter avec la direction de Migros de l’amélioration de ses standards de production. Elle a activement cherché le dialogue pour l’inciter à décontaminer ses textiles. Migros n’a pas voulu entrer en matière sur nos propositions, même si nous lui avions signalé que les substances chimiques contenues dans ses marques de vêtements allaient lui poser problème.

Depuis son refus en septembre dernier, nous avons pris contact avec Migros à trois reprises pour chercher malgré tout ensemble une solution plus efficace que les mesures qu’elle applique actuellement – mais sans succès. Notre étude « Substances nocives dans les textiles » a été rendue publique et nous attendons toujours une réponse satisfaisante de Migros. Au lieu de s’engager et d’agir, elle nous menace de poursuites judiciaires.

Les résultats de notre étude montrent clairement que les efforts actuels consentis par Migros ne sont pas suffisants. Ils ne permettent pas de garantir aux clients et aux habitants des zones de production que les processus de fabrication sont exempts de produits toxiques. Migros ne contrôle manifestement pas toutes ses chaînes de production. On le voit avec la veste de pluie pour enfants que nous avons analysée: nous y avons trouvé des concentrations inacceptables de produits assouplissants dangereux pour le système hormonal (phtalates) – alors que Migros prétendait les avoir bannis de ses usines.

Même des T-shirts en coton biologique labellisés Eco-standard contenaient des quantités significatives d’éthoxylates de nonylphénol. Le problème ne concerne pas uniquement les personnes qui portent ces vêtements. Il se pose surtout de manière dramatique pour les pays de production: les substances toxiques y sont déversées dans les rivières et empoisonnent des êtres humains et des animaux.  

Migros nous a écrit pour nous convier à un entretien la semaine prochaine. Nous acceptons volontiers cette proposition – tout en sachant qu’il s’agit une fois de plus d’une tactique pour repousser une prise de décision. En effet, le grand distributeur n’a manifestement pas encore pris la peine de parler avec ses fournisseurs pour obtenir les éclaircissements nécessaires. A ce jour, nous n’avons ni déclaration d’intention, ni plan d’action concret nous indiquant comment et dans quels délais Migros prévoit de décontaminer l’intégralité de sa production de vêtements.

Tant que nous n’y parviendrons pas, nous n’abandonnerons pas. Nous pouvons compter sur le soutien de milliers de clients en colère. Greenpeace va continuer à se battre pour que le M de Migros veuille à nouveau dire meilleur! Et qu’elle se montre vraiment à la hauteur de sa réputation d’entreprise écologique. Signez notre lettre afin que Migros s’engage enfin à décontaminer sa production de textiles.