Malgré les Stress Test mené par l’Union européenne et les plans d’action nationaux, le danger posé par les centrales nucléaires en Europe ne s’est pas réduit de façon significative. C’est ce que démontrent deux physiciens indépendants dans une étude réalisée sur mandat de Greenpeace.

Centrale nucléaire de Gösgen, près d'Olten.Malgré les Stress Test mené par l’Union européenne et les plans d’action nationaux, le danger posé par les centrales nucléaires en Europe ne s’est pas réduit de façon significative. C’est ce que démontrent deux physiciens indépendants dans une étude réalisée sur mandat de Greenpeace.

Selon ces experts, les chantiers vitaux pour l’amélioration de la sécurité de la population sont caractérisés par une lenteur inacceptable et la grande confusion qui règne autour de leur réalisation. L’effet positif de ces perfectionnements sera de plus annulé dans les années à venir par le vieillissement des installations nucléaires, qui n’a pas été pris en compte lors des tests de résistance.

Ces tests ont davantage endormi les autorités de surveillance et les exploitants des centrales qu’ils ne les ont obligés à agir. La population a été trompée, car malgré les efforts mis en œuvre au niveau européen, le risque d’accident n’a pas diminué. C’est particulièrement scandaleux lorsque l’on sait que les tests de résistance ont démontré que toutes les centrales nucléaires européennes présentent des défaillances en termes de sûreté.

L’étude s’est concentrée sur 1 à 3 centrales nucléaires représentatives par pays. Il apparaît que 5 de ces centrales pourraient gravement mettre en danger la population suisse en cas d’accident. Il s’agit des installations de Mühleberg dans le canton de Berne, de Fessenheim, de Gravelines et de Cattenom en France, et de Gundremmingen en Allemagne. Les réacteurs de Beznau 1 et 2 ainsi que ceux de la centrale du Bugey (à 110 kilomètres de Genève) n’ont pas été pris en compte. Mais au regard de leur âge et de leur conception, on ne peut que conclure qu’ils constituent également un danger potentiel pour notre pays.

S’agissant spécifiquement de la centrale de Mühleberg, les auteurs sont convaincus qu’il faut immédiatement mettre à l’arrêt le réacteur bernois. Au regard du risque de tremblements de terre, des défauts de conception et du grand âge de l’installation (41 ans cette année), les experts estiment qu’une autorisation d’exploitation illimitée dans le temps est injustifiable et dangereuse.  

Ces conclusions confirment les craintes exprimées depuis des années par Greenpeace Suisse. Nous continuons d’exiger la fermeture immédiate des centrales de Beznau et de Mühleberg et la limitation à 40 ans de la période d’activité des centrales de Gösgen et de Leibstadt. Une pétition pour la limitation de la période d’exploitation des centrales a été lancée récemment.

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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