Le Canada et les États-Unis exploitent des hydrocarbures non conventionnels comme  les sables bitumineux  ou les hydrocarbures de schiste depuis le début des années 2000, avec des conséquences désastreuses pour l’environnement et le climat. Avec l’augmentation de la production, les échanges entre les deux pays ont pris l’ascenseur. Le rail est de plus en plus utilisé pour transporter le pétrole. Entre 2011 et 2012, la quantité ainsi transportée a été multipliée par 10, alors même que les responsables des chemins de fer savent pertinemment que les wagons utilisés pour ce transport ne sont pas suffisamment sûrs.  Malheureusement, le rail peut s’avérer particulièrement dangereux. Un déraillement peut facilement entrainer une catastrophe pétrolière. C’est que subissent les habitants de Lac-Mégantic depuis le 6 juillet dernier.C’est dans cette petite localité canadienne, située à quelques kilomètres de la frontière de l’état du Maine, qu’un train composé de 72 wagons citernes a déraillé après avoir quitté la gare précédente sans conducteur. Des déversements massifs de pétrole se sont produits suite à l’accident, mettant en danger les cours d’eau, dont le fleuve Saint-Laurent. En s’enflammant, le brut a entrainé  des incendies et des explosions qui ont détruits le centre-ville. Les flammes ont été maîtrisées au matin du lundi 8 juillet. Mais 40 personnes étaient toujours portées disparues. « C’est comme une zone de guerre. C’est incroyable, difficile à imaginer », déclare  le premier ministre canadien, Stephen Harper, qui s’est rendu sur place afin de constater les dégâts. Ce même Stephen Harper déclarait en mai 2013 que si l’on ne construisait pas de nouveaux pipelines pour le pétrole issu des sables bitumineux, il faudrait opter pour l’option du rail. Ce qui se cache derrière cette problématique, c’est le débat autour du Pipeline Keystone XL, prévu depuis 2008 par Transcanada afin de faire parvenir le brut de l’Alberta vers des raffineries situées dans les états de l’Illinois et de l’Oklahoma aux États-Unis. Après de longues années de luttes, le président Obama rejetait le projet en 2012, décision confirmée par ses récentes déclarations sur le climat.

Le Canada et les États-Unis exploitent des hydrocarbures non conventionnels comme  les sables bitumineux  ou les hydrocarbures de schiste depuis le début des années 2000, avec des conséquences désastreuses pour l’environnement et le climat.

Avec l’augmentation de la production, les échanges entre les deux pays ont pris l’ascenseur. Le rail est de plus en plus utilisé pour transporter le pétrole. Entre 2011 et 2012, la quantité ainsi transportée a été multipliée par 10, alors même que les responsables des chemins de fer savent pertinemment que les wagons utilisés pour ce transport ne sont pas suffisamment sûrs.  Malheureusement, le rail peut s’avérer particulièrement dangereux. Un déraillement peut facilement entrainer une catastrophe pétrolière. C’est que subissent les habitants de Lac-Mégantic depuis le 6 juillet dernier.

C’est dans cette petite localité canadienne, située à quelques kilomètres de la frontière de l’état du Maine, qu’un train composé de 72 wagons citernes a déraillé après avoir quitté la gare précédente sans conducteur. Des déversements massifs de pétrole se sont produits suite à l’accident, mettant en danger les cours d’eau, dont le fleuve Saint-Laurent. En s’enflammant, le brut a entrainé  des incendies et des explosions qui ont détruits le centre-ville. Les flammes ont été maîtrisées au matin du lundi 8 juillet. Mais 40 personnes étaient toujours portées disparues. « C’est comme une zone de guerre. C’est incroyable, difficile à imaginer », déclare  le premier ministre canadien, Stephen Harper, qui s’est rendu sur place afin de constater les dégâts.

Ce même Stephen Harper déclarait en mai 2013 que si l’on ne construisait pas de nouveaux pipelines pour le pétrole issu des sables bitumineux, il faudrait opter pour l’option du rail. Ce qui se cache derrière cette problématique, c’est le débat autour du Pipeline Keystone XL, prévu depuis 2008 par Transcanada afin de faire parvenir le brut de l’Alberta vers des raffineries situées dans les états de l’Illinois et de l’Oklahoma aux États-Unis. Après de longues années de luttes, le président Obama rejetait le projet en 2012, décision confirmée par ses récentes déclarations sur le climat.

L’accident de Lac-Mégantic pourrait lui redonner des ailes. Mais opposer le rail et les pipelines sur la question de la sécurité est une absurdité. Même si les pipelines sont plus sûrs, les accidents arrivent quand même, avec souvent des conséquences tragiques comme l’ont prouvés les récents exemples aux États-Unis  et en Russie.Quelle que soit le mode de transport, il faut aujourd’hui que les décideurs politiques des deux pays fassent primer la sécurité de la population sur le développement de la production pétrolière.

Il est également l’heure d’admettre qu’il existe un autre choix: abandonner l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et mettre le Canada et les États-Unis sur la voie d’une révolution énergétique  vers les énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation. Pour ces deux pays c’est la seule façon de réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre. C’est aussi le meilleur moyen de se prémunir de tragédies humaines telle que celle qui a frappé la petite communauté de Lac-Mégantic.

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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