Mars, la marque de barres chocolatées, s’engage à bannir l’huile de palme issue de la forêt tropicale d’ici à 2015. Le fabricant américain donne ainsi un signe clair: l’habitat des tigres de Sumatra et des orangs-outans d’Indonésie doit absolument être protégé. De son côté, le fabricant de Head & Shoulders élimine non seulement les pellicules, mais aussi l’habitat des 400 derniers tigres de Sumatra. Son fabricant, Procter & Gamble (P&G), achète en effet de l’huile de palme à des entreprises impliquées dans la destruction de la forêt vierge tropicale en Indonésie.


04.03.2014: Action Greenpeace au siège international de Procter & Gamble (Cincinatti/Ohio) ©Greenpeace/Aubry

Mars rejoint ainsi une longue liste d’entreprises qui veulent mettre fin à la destruction des forêts tropicales. « Cela démontre que la pression de la société civile, des organisations environnementales et des consommateurs exerce son effet », commente Mirjam Kopp , responsable de la campagne Forêt de Greenpeace Suisse. 

La réaction de P&G n’impressionne guère. La société a affiché sur son site web une déclaration dans laquelle elle répète ce qu’elle répond déjà à Greenpeace depuis huit mois: nous nous engageons en faveur d’un approvisionnement durable en huile de palme. Toutefois, l’huile de palme « durable » de P&G s’appuie entièrement sur la RSPO (table ronde sur l’huile de palme durable), un système de certification qui ne rompt pas le lien avec la déforestation. Ses fournisseurs impliqués dans la destruction de l’habitat de l’orang-outan sont également membres de la RSPO. Il est grand temps pour Procter & Gamble de bannir l’huile de palme sale de ses produits et de cesser de rendre les consommateurs complices du scandale de la déforestation. « P&G doit rapidement apporter plus de transparence et de traçabilité dans sa chaîne d’approvisionnement et imposer des exigences plus strictes à ses fournisseurs d’huile de palme » indique Mirjam Kopp, chargée de campagne Forêt à Greenpeace Suisse.

En une semaine, déjà plus de 220’000 personnes ont envoyé ce message à Alan George Lafley, le directeur de P&G. Certains ont aussi posté des messages critiques sur les pages des médias sociaux de l’entreprise, qui n’a rien trouvé de mieux que de les effacer aussi vite que possible. Inconcevable! Non content d’ignorer les requêtes de ses clients, P&G tente également de les cacher aux yeux du monde.

Les vidéos, les courriels et les médias sociaux sont essentiels afin de faire entendre nos exigences à P&G. Mais pour s’assurer que les chefs de l’entreprise intègrent notre message, des militants de Greenpeace ont déroulé mardi deux banderoles de 18 mètres de long sur le siège de P&G aux États-Unis. « Arrêtez de jouer avec la survie du tigre » et « Head & Shoulders élimine les pellicules et la forêt tropicale ». Ces messages-là, P&G n’a pas pu les effacer en appuyant sur un bouton!

En novembre de l’année dernière, Greenpeace a lancé le Défi du Tigre: nous avons mis de grandes sociétés de biens de consommation au défi de travailler à une huile de palme propre. En Indonésie, la production d’huile de palme est le plus grand facteur de déforestation. Chaque année, plus de 150’000 hectares sont détruits au profit de palmiers à huile. Notre campagne a déjà fait bouger les choses. Des sociétés se sont engagées à développer une politique de non-déforestation qui soit plus ambitieuse que la RSPO. Si elles en sont capables, P&G l’est aussi.