Avant le début de la 2e journée du Global Commodities Summit à Lausanne, des militants Greenpeace qui défendent l’Arctique ont distribué une « coresponsabilité » comestible aux partenaires, traders et investisseurs qui veulent faire des affaires avec des groupes pétroliers comme Shell et Gazprom dans l’Arctique. Les tartelettes au chocolat offertes montrent clairement aux participants au sommet des matières premières quelles conséquences catastrophiques leurs affaires apparemment profitables peuvent avoir sur l’Arctique.


Les entreprises qui espèrent profiter de la manne que représente le pétrole extrait dans l’Arctique doivent prendre conscience de leur responsabilité. ©Greenpeace/Smaz/Rezo

Les militants Greenpeace montrent aux participants à ce sommet sur les matières premières à Lausanne qu’ils sont coresponsables s’ils veulent faire des affaires avec des forages pétroliers dans l’Arctique. Les tartelettes offertes portent en effet l’inscription « Arctic oil harms your business » (Le pétrole de l’Arctique menace vos affaires) et montrent un ours blanc tué par une marée noire. Des entreprises suisses participent aussi directement ou indirectement aux dangereux forages pétroliers dans l’Arctique en concluant des contrats avec les groupes pétroliers incriminés.

Dans l’Arctique, les forages pétroliers au large sont encore plus risqués qu’ailleurs. Les conditions extrêmement dures qui règnent dans l’Arctique font qu’une catastrophe pétrolière est toujours possible, que ce soit suite à une défaillance matérielle ou humaine. Les basses températures font que le pétrole ne s’y dégrade que très lentement. 25 ans après, la marée noire de l’Exxon Valdez nuit toujours à l’environnement.

La rentabilité du pétrole foré au large dans l’Arctique est loin d’être sûre, même sans catastrophe pétrolière. Elle dépend d’un prix du pétrole élevé et de conditions politiques stables, et aussi d’allègements fiscaux. Le groupe Total était conscient de ces risques lorsqu’en septembre 2012 il a publiquement mis en garde contre les forages pétroliers au large dans l’Arctique à cause du déficit d’image élevé qu’une marée noire provoquerait dans une région écologiquement aussi sensible.

Les groupes qui prévoient de ou ont déjà commencé à forer pour du pétrole dans l’Arctique nous montrent clairement qu’ils ne sont pas à la hauteur de ce défi très particulier. Le groupe Shell a dû mettre son projet de forage dans l’Arctique en veille durant l’année 2013 à cause d’une longue suite de pannes. Ce n’est que récemment que Shell a annoncé devoir repousser pour une durée indéterminée les projets de forage qu’elle avait planifiés en 2014, car il a été reconnu que lors de l’octroi de la licence de forage par les autorités US les risques environnementaux et l’ampleur potentielle d’une catastrophe pétrolière n’ont pas été correctement calculés.

En décembre 2013, le groupe russe Gazprom a commencé les premiers forages pétroliers au large dans l’Arctique de l’histoire. Pour ces forages, Gazprom utilise la vieille plateforme de forage Prirazlomnaya et prend des risques élevés. Et dès le début des forages, Gazprom a en plus déjà contrevenu à la législation russe sur la sécurité en la matière.

« Les groupes pétroliers risquent de détruire l’Arctique pour pouvoir extraire du pétrole qui devrait rester dans le sol pour ne pas empêcher la communauté internationale d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés pour protéger le climat, » explique Nadine Berthel, chargée de la campagne Arctique chez Greenpeace Suisse. « Aucune stratégie énergétique qui pourrait à l’avenir protéger l’humanité contre les menaces des changements climatiques ne comprendra du pétrole extrait dans les eaux couvertes de glace de l’Arctique. »

Chaque entreprise qui fait des affaires avec du pétrole extrait dans l’Arctique est coresponsable! C’est pour cela qu’en cas de catastrophe pétrolière, les partenaires suisses seront complices.


Mise à jour

10h00: Les militants Greenpeace ont été contrôlés par la police et l’action est maintenant terminée. La police n’a procédé à aucune arrestation de militants.