Lundi dernier, le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Beznau a dû être mis à l’arrêt de façon inopinée pour la seconde fois en 2 semaines. Une fuite dans le système primaire d’eau de refroidissement secondaire est à l’origine de cet arrêt. A nouveau se pose la question du niveau de danger que représente cette centrale, la plus vieille en activité sur la planète. L’Association Trinationale de Protection Nucléaire (ATPN) tiendra la semaine prochaine un hearing ouvert à tous afin d’apporter des éléments de réponse.

Mais il apparait que l’âge de l’installation favorise clairement l’apparition de ces pannes, c’est ce que démontre l’étude de Dieter Majer publiée par Greenpeace et la Fondation suisse de l’énergie en mars dernier et dont vous pouvez retrouver les conclusions dans cette brochure . Florian Kasser, le chargé de campagne nucléaire de Greenpeace Suisse, reste déconcerté par cette annonce. « Les conduites principales du système primaire d’eau de refroidissement secondaire, où la fuite a été découverte, ont été remplacés en 2012. Comment est-il possible, qu’elles soient à ce point usées en l’espace de deux ans ? Et si la fuite ne se trouve pas sur une des conduites neuves, pourquoi ne les a-t-ont pas toutes remplacées? »

La société exploitante, AXPO, ne donne pas de réponses claires à ces questions. Elle a d’ailleurs refusé de prendre part au Hearing de l’ATPN, tout comme l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Greenpeace espère qu’AXPO et l’IFSN soumettent les problèmes techniques observés à Beznau à un examen digne de ce nom. Il serait aussi pertinent de s’inspirer de la culture de sécurité observée ailleurs. En Belgique, la fermeture de deux réacteurs ( Doel 3 et Tihange 2) décidée en mars dernier, a été prolongée jusqu’en automne car les tests effectués sur les cuves des réacteurs n’était pas entièrement concluants.

Mathias Schlegel est porte-parole de la campagne Climat & Energie de Greenpeace Suisse

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