Des habits et des souliers pour enfants de grands distributeurs comme Migros, Aldi-Süd, Aldi-Nord, Lidl et Tschibo contiennent une large palette de produits chimiques dangereux, comme le montre une nouvelle étude de Greenpeace. Ces substances polluent l’eau potable dans les pays de production. La plus haute concentration d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), potentiellement cancérigène, a été analysée dans un soulier d’enfant Trevolution (Montana), vendu par Migros. C’est d’autant plus étonnant que Migros se définit elle-même comme « pionnière dans le secteur de la production de textiles respectueuse de l’environnement ».


Les chaussures Trevolution pour enfants. ©Greenpeace

Greenpeace a mandaté des laboratoires indépendants pour analyser 26 habits et souliers de grands distributeurs qui ne se sont pas encore engagés à detoxifier leurs chaînes de production. 3 produits vendus par Migros faisaient partie du lot. Ces analyses sont préoccupantes, car plus de la moitié des articles analysés contenaient des produits chimiques dangereux. Des souliers d’enfants Trevolution vendus par Migros étaient les plus contaminés par des HAP potentiellement cancérigènes, suivis de bottes de pluie pour enfants vendues par Tschibo et de bottines pour enfants vendues par Aldi en Allemagne, mais pas en Suisse.

Début 2013, Migros avait publiquement promis que d’ici fin 2017, tous les textiles qu’elle vend sous sa propre marque respecteraient sa propre norme Eco. Mais jusqu’ici, Migros a toujours refusé de prendre un engagement Detox pour dépolluer complètement toute sa chaîne de production. Mirjam Kopp, chargée de la campagne chimie chez Greenpeace Suisse, dénonce « qu’un soulier d’enfant contienne des produits potentiellement cancérigènes, qui dépassent de loin les directives internes du groupe, montre clairement que ce que Migros a entrepris jusqu’ici est manifestement insuffisant pour garantir une production exempte de poisons. »

D’autres grands distributeurs montrent que c’est possible. Le géant britannique Marks & Spencer et le détaillant suisse Coop sont en train d’appliquer un engagement Detox sur l’élimination de toutes les substances chimiques dangereuses de leurs produits.

Les analyses de produits font partie de la campagne Detox de Greenpeace qui vise un changement de paradigme dans l’industrie textile. La chaîne de production d’habits et de souliers doit être détoxifiée. Sans quoi, les lacs et les rivières des pays de production continueront d’être victime d’une pollution chimique intolérable.