Un tribunal correctionnel français vient d’infliger une amende de plus de 1,8 millions de francs suisse au groupe EDF (Électricité de France) principale entreprise de production et de fourniture d’électricité en France.

Un tribunal correctionnel français vient d’infliger une amende de plus de 1,8 millions de francs suisse au groupe EDF (Électricité de France) principale entreprise de production et de fourniture d’électricité en France.

En 2006, EDF avait mandaté l’agence Kargus Consultants (dirigée par un ancien de la DGSE: Direction Générale de la Sécurité Extérieure, les services secrets français) pour entrer dans les ordinateurs de Greenpeace. Le but était d’anticiper les actions de l’organisation par rapport au réacteur EPR de Flamanville. En plus de l’amende, EDF devra verser CHF 620’000.- à Greenpeace. Les deux responsables de la sécurité d’EDF en 2006 écopent de peine prison ferme et d’amendes de plusieurs milliers de francs.

C’est un épisode de plus dans la tourmente que traverse actuellement l’industrie nucléaire française. La catastrophe de Fukushima a déjà mis un frein à un grand nombre de projets d’EDF et d’Areva à travers le monde. De plus, EDF a annoncé cet été un nouveau délai pour l’EPR de Flamanville. Ce chantier affiche maintenant quatre ans de retard et coûtera six milliards d’euros, soit deux fois plus cher que prévu. Ce qui est de mauvaise augure car la technologie de l’EPR est le produit phare du nucléaire français. A tout cela, il faut aujourd’hui ajouter cette condamnation pour espionnage.

« Ces condamnations d’anciens membres de la DGSE, de la police, de la marine nationale, pour des faits d’espionnage font la preuve que le nucléaire et la démocratie ne sont pas compatibles. (…) En condamnant EDF à verser des dommages et intérêts et en sanctionnant des personnes physiques et morales, la justice française envoie un signal fort à l’industrie nucléaire: personne n’est au-dessus des lois », commente Adélaïde Colin, de Greenpeace France. « Jusqu’à présent, en France, la question énergétique est l’otage d’une poignée d’industriels et de politiques. Les Français ont le droit, le devoir, de se saisir de cette question cruciale pour l’avenir et de faire entendre leur volonté de sortir du nucléaire. »

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