La journaliste indienne Kumkum Dasgupta et le reporter italien Raimondo Bultrini ont été interpellés par la police de Pelalawan, dans la province de Riau, sur l’île de Sumatra. Les deux journalistes, qui couvraient les activités de Greenpeace contre la déforestation sauvage dans le pays, ont été retenus par des membres de la police indonésienne, puis remis aux services de l’immigration. Reporters sans frontières et Greenpeace condamnent l’arrestation et l’expulsion sans fondement des militants étrangers et des journalistes.


Faut-il rappeler que les forces de police ne sont pas aux ordres des conglomérats industriels? ©Greenpeace/Rante

«Ces arrestations arbitraires de journalistes
accrédités ne sont pas acceptables. Faut-il rappeler que les forces
de police ne sont pas aux ordres des conglomérats industriels? Déjà
en juillet dernier, le journaliste français Cyril Payen avait été
arrêté par des agents de sécurité et livré à la police alors qu’il
enquêtait sur l’exploitation forestière illégale d’un important
groupe industriel indonésien. Les autorités doivent garantir le
droit des journalistes indonésiens et étrangers de couvrir
librement la question cruciale de la déforestation», a déclaré
Reporters sans frontières.

Dans l’après-midi du 16 novembre, des policiers de Pelalawan ont
emmené de force les deux journalistes pour leur «poser des
questions sur (leur) activité». KumKum Dasgupta, rédactrice
adjointe pour le Hindustan Times, et Raimondo Bultrini,
correspondant du journal italien L’Espresso, suivaient des membres
de l’organisation Greenpeace, dans le cadre d’un documentaire sur
la compagnie Andalan Pulp and Paper et la déforestation illégale
dans le pays. Trente militants de Greenpeace ont été
interpellés.

Les deux journalistes, pourtant accrédités par le gouvernement
indonésien, ont été détenus pendant plusieurs heures sans se voir
notifier les charges qui pesaient contre eux. Ils ont ensuite été
transférés à l’office de l’immigration de la capitale de la
province, Pekan Baru. Les journalistes risquent l’expulsion pour
avoir «enfreint les procédures d’immigration relatives aux
journalistes étrangers», dictées par le ministère des Affaires
étrangères. Ces procédures impliquent notamment l’obtention de dix
documents, en plus du visa.

La déforestation sur l’île de Sumatra est l’une des plus rapides
au monde. En septembre 2009, Reporters sans frontières a publié un rapport sur les journalistes
environnementalistes
, qui montre à quel point il est difficile
pour les professionnels des médias de dénoncer les désastres
environnementaux perpétrés dans le monde, notamment en
Indonésie.

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