Aujourd’hui à Davos, des militants Greenpeace habillés en banquiers appellent le secteur financier à cesser de financer le réchauffement climatique. Les institutions financières présentes au World Economic Forum (WEF) cette année ont financé les énergies fossiles à hauteur de 1’400 milliards de dollars depuis la signature de l’accord de Paris en 2015. Ce faisant, elles alimentent le réchauffement de la planète au lieu de prendre des mesures adaptées face à l’urgence climatique.

Entre 2016 et 2018, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, le Crédit Suisse et l’UBS ont investis l’équivalent de 83,3 milliards de dollars dans des entreprises actives dans le secteur des hydrocarbures. « Les grandes banques suisses affirment qu’elles sont conscientes de leur responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique et soutiennent la transition vers une économie bas carbone », déclare Asti Roesle, experte des questions liées à la finance et au climat pour Greenpeace Suisse. « Cependant, par le biais de leurs activités de prêt et de services, elles continuent à engloutir des milliards dans les énergies fossiles au lieu de promouvoir les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique. Ce faisant ces institutions portent une lourde responsabilité dans l’urgence climatique actuelle. Ces liens d’affaires seront malheureusement maintenus tant qu’ils seront lucratifs. »

Les grandes banques, comme de nombreuses autres institutions financières importantes restent passives. Elles ne font pas les efforts nécessaires pour atteindre l’objectif d’un réchauffement maintenu sous les 1,5 degrés, comme le prévoit l’Accord de Paris. La Banque nationale suisse, par exemple, continue d’investir des milliards dans les entreprises d’énergie fossile, mais peu dans les énergies renouvelables. Il est donc urgent d’établir des règles contraignantes pour toutes les institutions financières afin de rendre leurs activités commerciales et leurs investissements compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris d’ici à 2030 au plus tard.

« Les chiffres montrent que les mesures d’autorégulation du secteur financier ne suffisent pas pour faire face à la crise climatique, qui se transformera tôt ou tard en crise économique », ajoute Asti Roesle. « Il est urgent d’adopter des mesures politiques nationales et internationales qui permettront au secteur financier de dépasser la rentabilité à court terme et d’orienter les investissements vers une économie bas carbone. En Suisse, il appartient aux parlementaires, au ministre des finances Ueli Maurer, et aux autorités de surveillance d’agir rapidement et de se montrer progressistes. »

Site Internet:
Sur www.worldeconomicfailure.org, Greenpeace met en lumière le financement massif du secteur des énergies fossiles par les institutions financières prenant part au WEF.

Rapport:
Le lancement du site Internet s’accompagne de la publication du rapport «It’s the finance sector, stupid»

Photos et vidéos:
Des photos de l’action sont disponibles dans la médiathèque Greenpeace

Plus d’informations:

Asti Roesle, experte des questions liées à la finance et au climat pour Greenpeace Suisse, +41 44 447 41 35, [email protected]
Mathias Schlege, porte-parole pour Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23, [email protected]