Une douzaine de militants Greenpeace ont inauguré ce matin un monument devant la centrale de Beznau, dont le réacteur numéro 1 est le plus ancien en activité sur la planète. La statue fait plus de trois mètres de haut et pèse plusieurs centaines de kilos. Le but de cette action est de rappeler que les suisses ne devraient pas être l’objet des expérimentations des industriels du nucléaire. « Nous ne sommes pas des cobayes: Stop Beznau! » pouvait-on lire sur les bannières déployées par les militants.

(Döttingen/AG) « Beznau 1 a été raccordé au réseau il y a exactement 44 ans et ne correspond plus aux standards techniques actuels », déclare Florian Kasser, en charge de la campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse. Chaque nouvel anniversaire de cette installation, prolonge de fait une expérience nucléaire de grande ampleur, dont les suisses sont les cobayes.

Le fait que, selon une étude récemment réalisée par l’EPFZ, les deux tiers de la population considèrent le nucléaire comme la principale menace pour notre pays n’est pas surprenant. « Beznau1 présente toute une série de lacunes de sécurité particulièrement inquiétantes: les fissures dans le couvercle de la cuve du réacteur, le manque de fiabilité de alimentation électrique de secours et la rouille dans le caisson de confinement », ajoute Florian Kasser. De plus, l’enceinte de confinement n’est pas suffisamment solide pour résister à la chute d’un avion et la centrale n’est pas correctement protégée contre les tremblements de terre et les inondations.

Les effets d’un accident grave seraient catastrophiques au regard de la densité de population du pays. Un tel évènement aurait également des retombées chez nos voisins européens. C’est tout particulièrement vrai pour l’Allemagne, éloignée de quelques kilomètres à peine, et qui pourrait subir une irradiation de grande échelle.

L’opérateur de la centrale, Axpo, prévoit d’investir 700 millions de francs suisses dans le rééquipement des réacteurs hors d’âge de la centrale de Beznau. Malheureusement, ces mesures sont absurdes. Pour changer les couvercles à pression, il faut percer de gigantesques trous dans les enceintes de confinement des deux installations, car les accès au réacteur sont trop étroits. Un tel chantier est extrêmement risqué et ne résout pas les problèmes. Certains défauts de sécurité ne sont tout simplement pas réparable en raison de contraintes techniques et spatiales.

Avec l’action menée aujourd’hui, les militants Greenpeace appellent l’entreprise Axpo à la raison et exigent qu’elle tire un trait définitif sur ses projets et mette à l’arrêt les réacteurs de cette installation. L’argent ainsi économisé doit être investi dans le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation d’électricité. En avril dernier, une pétition exigeant un arrêt des réacteurs du pays après 40 années d’activité était lancée par Greenpeace et soutenue par différentes organisations environnementales et antinucléaires.


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Florian Kasser
Chargé de campagne nucléaire
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