Suite aux révélations des médias français le 31 mars, faisant état de l’espionnage de Greenpeace France par EDF, Greenpeace Suisse a écrit une lettre à EDF Helvetica, dont le siège est à Lausanne, pour demander à la société d’expliquer clairement si elle a pris des mesures pour espionner Greenpeace Suisse. De son côté, Greenpeace France a mandaté son avocat pour se constituer partie civile.

Greenpeace Suisse, préoccupée par cette affaire d’espionnage, condamne avec la plus grande véhémence les inadmissibles barbouzeries d’EDF et de ses officines privées. «Greenpeace est une organisation écologiste, pacifiste et non-violente», s’indigne Leo Scherer, responsable de campagne Atome chez Greenpeace Suisse.

«Le fait que nos collègues français soient traités comme des terroristes parce qu’ils osent remettre en cause le modèle énergétique français montre bien à quel point l’industrie du nucléaire supporte mal la transparence et le débat démocratique. C’est terriblement inquiétant pour nous autres Suisses car le 10 juin 2008, EDF a déposé une demande d’autorisation générale pour la construction d’une nouvelle centrale nucléaire sur territoire helvétique (Gösgen 2), visant à positionner la technologie nucléaire française – l’European Pressurized Reactor (EPR) d’Areva NP et EDF – comme seule alternative possible.»

Dans son courrier adressé à EDF Helvetica le 2 avril, Greenpeace Suisse exhorte la société à expliquer de façon exhaustive si elle a pris, d’une manière ou d’une autre, des mesures visant à espionner Greenpeace Suisse. Vingt-quatre ans après l’attentat perpétré par les services secrets français contre le Rainbow Warrior ayant provoqué la mort d’un militant Greenpeace, c’est une fois encore le nucléaire qui est au cœur d’un scandale d’espionnage majeur impliquant cette fois-ci EDF. Tout porte à croire qu’EDF a peur, et que le travail de Greenpeace consistant à révéler l’inutilité, la dangerosité et les coûts exorbitants de l’industrie nucléaire, dérange au plus haut point.