Panique à l’usine de retraitement de plutonium (UP) de Sellafield au Royaume-Uni (UK): l’usine a été fermée parce que les quantités de combustible nucléaire irradié (CNI) et de déchets hautement radioactifs y dépassent les capacités de stockage. Il n’est pas claire dans quelle mesure le risque potentiel d’attentats contre les installations et les transports atomiques a influencé cette décision. L’industrie atomique suisse a récemment attiré l’attention sur le manque de sécurité de ses installations. Greenpeace exige que les autorités suisses renoncent aux transports de CNI.

Zurich (ZH). La montagne de déchets radioactifs
grandit sans cesse: dans l’UP de Sellafield, les déchets hautement
radioactifs liquides et volatiles dépassent les capacités de
stockage. C’est pour cela que les autorités chargées de la sécurité
atomique au UK (Nuclear Installations Inspectorate, NII) ont fermé
l’UP jusqu’à nouvel avis. Antérieurement, le NII avait déjà
critiqué le problème irrésolu du stockage des déchets radioactifs.
Les installations de vitrification, chargées de transformer les
déchets hautement radioactifs en blocs de verre faciles à
manutentionner, sont déjà souvent tombées en panne et ne
fonctionnent pas actuellement.

A cela s’ajoute le fait qu’après les horribles attentats de New
York et Washington, les UP ont été identifiées comme les cibles
potentielles d’autres attentats. Des spécialistes de l’industrie
atomique ont désigné les UP de Sellafield et La Hague (F) comme les
cibles d’attentats potentiels les plus dangereuses de notre
planète. Spencer Abrahams, le délégué des USA pour les questions
énergétiques, a déclaré devant l’Agence internationale pour
l’énergie atomique (AIEA): « Nous ne devons pas admettre que les
attentats futurs ressembleront à ce que nous avons connu jusqu’à ce
jour ». Les USA ont reconnu ce danger et suspendu tous les
transports atomiques jusqu’à nouvel avis. 55 tonnes de plutonium en
provenance de différents Etats fédéraux, qui auraient dû être
acheminés en Caroline du Sud, restent ainsi enfermées dans les
usines d’armement atomique.

Mardi passé, un transport de CNI a quitté la centrale nucléaire
(CN) de Mühleberg pour l’UP surchargée de Sellafield ou ces
éléments de CNI sont censés être retraités. Les autorités
incompétentes suisses ont autorisé de nouveaux transports atomiques
depuis les CN suisses vers les UP de La Hague et Sellafield durant
ces prochaines semaines. Après avoir réautorisé les transports de
combustible nucléaire irradié vers l’UP de Sellafield, la Division
principale de sécurité des installations nucléaires (DSN) a promis
d’observer de façon critique la culture de sécurité de l’UP de
Sellafield. Greenpeace a toujours attiré l’attention sur les
dangers des transports atomiques, les lacunes dans les dispositifs
de sécurité des UP et de l’inadmissible contamination quotidienne
que leur fonctionnement provoque; compte tenu des récents
événements, elle exige d’autant plus que les autorités suisses
renoncent à leur politique de retraitement et n’autorisent plus
d’exportations de combustible nucléaire irradié.