Berne, lundi 20 mai 2019

Greenpeace Suisse a participé aujourd’hui à la consultation sur la révision partielle de la réglementation des déchets de la ville de Berne. L’organisation de protection de l’environnement soutient l’instauration du « centime propreté » et demande que ce procédé se généralise à d’autres villes, communes et cantons et que des mesures de contrôle efficaces soient mises en place pour réduire le volume des déchets.

La Suisse connait l’un des plus grand volume de déchets municipaux au monde. Cette réalité est à peine visible, car la Suisse dispose d’un système efficace de nettoyage, de tri et de collecte de déchets. Cependant, on oublie que la surconsommation et les déchets qu’elle génère ont un impact majeur sur l’environnement et le climat. La production, le transport, l’élimination ou le recyclage nécessitent de l’énergie et libèrent du CO2. Les émissions mondiales de CO2 dues aux plastiques s’élevaient à près de 1,8 milliard de tonnes en 2015.

Les déchets qui n’ont pas été correctement gérés mettent en danger les animaux et les plantes ainsi que la santé de la population. En Suisse, 90% des sols alluviaux sont contaminés par des microplastiques. Selon une étude récemment publiée par l’Association pour la Sauvegarde du Léman (ASL), 50 tonnes de déchets plastiques sont rejetées chaque année dans le Léman. Les matières ainsi rejetées dans la nature ne sont pas recyclées et ne peuvent pas être revalorisées. Cela implique d’extraire davantage de matière première de l’environnement, avec les impacts destructeurs que cela implique.

Les bonus-malus comme mesures d’incitation

Eviter les déchets est bien plus efficace que de les recycler. Cependant, dans le secteur des biens de consommation, de grandes quantités d’emballages inutiles sont utilisées afin d’inciter le consommateur à l’achat, accélérant le gaspillage des ressources. Les principaux acteurs de ces marchés font tout pour reporter la responsabilité du nettoyage des déchets générés par les emballages aux communes et donc aux contribuables. En Suisse, cela coûte environ 200 millions de francs par an. « Il est essentiel que la responsabilité des entreprises qui contribuent indirectement à la présence de déchets dans les espaces publics en vendant des biens de consommation dans des emballages jetables soit enfin correctement prise en considération », déclare Stephanie Menzel, responsable de la campagne Zéro Déchet chez Greenpeace Suisse. « Une taxe pour ces pollueurs indirects est nécessaire afin de générer un effet d’entraînement. »

Le modèle tarifaire proposé par la ville de Berne est plausible, pragmatique, compréhensible et gérable. La redevance a pour but de créer une incitation à réduire le gaspillage. Des mesures individuelles visant à réduire les déchets entraînent une réduction ou une exonération des redevances. Les exemples sont nombreux, comme le retrait d’emballages, la mise en place de poubelles, les concepts d’élimination, les formations ou les campagnes de prévention. Greenpeace demande que d’autres villes et communes suivent cet exemple et que des mesures efficaces de prévention des déchets soient prises aux niveaux cantonal et national.

Plus d’informations :
Stephanie Menzel, responsable de la campagne Zéro Déchet de Greenpeace Suisse, +41 77 976 07 33, [email protected] (Interview en allemand uniquement)

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