Le Tribunal fédéral (TF) a approuvé le recours en droit administratif déposé le 03.03.03 par les riverains de l’EPFZ à Lindau (ZH), IP Suisse et Greenpeace contre le projet de dissémination de blé transgénique par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) à sa station de recherche agricole de Lindau. Le TF montre sa compréhension de l’avenir et créé l’espace nécessaire à un examen des arguments fondés et des craintes des agriculteurs, de la population et des environnementalistes. Greenpeace est soulagée par la décision du TF et exhorte maintenant l’EPFZ à renoncer à cet essai insensé.

Zurich (ZH). Aujourd’hui à Lausanne, le TF a approuvé un recours en droit administratif déposé par les riverains de l’EPFZ à Lindau, IP Suisse et Greenpeace. Le recours au TF a été nécessaire après que le Département de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication (DETEC) a refusé le 21.02.03 l’effet suspensif à un recours contre l’essai de culture en plein air de blé transgénique.

La décision d’aujourd’hui oblige le DETEC à examiner de façon sérieuse le fond du recours. D’après les déclarations faites par les responsables de l’EPFZ dans la NZZ du 08.03.03, Greenpeace suppose que l’essai de dissémination est repoussé d’au moins un an: selon Christof Sautter, le chef du projet, doit effectuer ces semailles avant mi-mars pour des raisons météorologiques.

Tous les arguments avancés en 2002 par l’Office fédéral de l’Environnement, de la Forêt et du Paysage (OFEFP) contre la dissémination restent valables – antibiorésistance, menaces contre les insectes et les bactéries du sol, transfert de transgènes aux céréales et aux graminées. Au contraire, il est chaque jour plus clair que l’humanité sait peu sur le fonctionnement et les conséquences de l’intervention dans le patrimoine génétique. Les interactions dans et entre les écosystèmes sont complexes et les humains ne les connaissent que de façon grossière. Il est irresponsable d’introduire des organismes transgéniques dans un système aussi complexe.

L’expérience de l’EPFZ n’a en outre aucun sens agricole ou écologique. La Commission fédérale d’Experts pour la Sécurité biologique (CFSB) a en outre aussi constaté que la carie du blé peut facilement être combattue avec des moyens biologiques. Un essai du culture en plein air d’un transgène du blé, notre principale céréale panifiable, n’a rien à faire dans un environnement agricole qui mise sur des solutions écologiques.

Le risque de conséquences économiques négatives est grave pour les agriculteurs bio et IP qui s’engagent à cultiver sans génie génétique et de façon favorable à l’environnement. « Il est incompréhensible que cette réalité ne soit pas considérée sérieusement. Et tout simplement scandaleux qu’un recours pendant auprès d’un département fédéral n’ait pas encore été examiné quant au fond » s’indigne Marianne Künzle, chargée de la protection génétique chez Greenpeace. De plus en plus de voix s’élèvent contre l’essai de blé transgénique malgré le verdict du TF d’aujourd’hui. L’exigence à l’égard de l’EPFZ de renoncer à son essai reste valable.