BKW / FMB, l’exploitant de la centrale, a annoncé aujourd’hui vouloir maintenir en activité la centrale de Mühleberg jusqu’en 2019, malgré son âge très avancé. C’est bel et bien un pacte avec le diable que l’entreprise souhaite négocier avec l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Un marchandage risqué, avec lequel elle souhaite éviter d’avoir à réaliser des mesures de rééquipement coûteuses sans prendre suffisamment en considération la sécurité de la population, et en retardant encore une fois la transition énergétique dans notre pays.

« Il apparait aujourd’hui que l’IFSN et BKW/FMB se sont livré à un marchandage qui prolonge une expérimentation nucléaire dangereuse pour notre pays, sous couvert de mesures de rééquipement purement cosmétiques », déclare Florian Kasser, expert des questions nucléaires pour Greenpeace Suisse. « Cette décision négligente est le signe d’une culture de sécurité irresponsable. »

En décembre dernier, l’IFSN annonçait très clairement que BKW/FMB devait avoir réalisé un rééquipement complet d’ici à 2017, si l’entreprise souhaitait faire fonctionner la centrale de Mühleberg au delà de cette date. L’annonce faite par BKW/FMB ce matin semble indiquer que ces travaux ne seront pas réalisés. Le montant annoncé préalablement pour ces mesures était d’au moins CHF 170 millions. Aujourd’hui, BKW/FMB annonce vouloir investir CHF 15 millions « pour des mesures de rééquipement extraordinaires ».

Si la date d’arrêt annoncée aujourd’hui est une première, elle devra encore être concrétisée. Selon la Loi sur l’énergie nucléaire, BKW/FMB doit officiellement soumettre sa décision de renoncer à une autorisation d’exploitation illimitée à l’administration compétente, à savoir le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Tant que la décision concernant la date d’arrêt n’est pas officiellement avalisée, il sera toujours possible pour l’entreprise de prolonger l’activité de Mühleberg.

D’autant plus que l’IFSN a jusqu’ici fait preuve d’une grande inconstance dans le dossier Mühleberg. Mis sous pression par BKW/FMB, l’organe de surveillance du nucléaire a renoncé à certaines de ses exigences en matière de sécurité. « L’IFSN devra être ferme en ce qui concerne le contrôle des mesures de rééquipement de la centrale », déclare Florian Kasser.  « Dans le même temps, le Parlement doit se saisir du dossier et voter une loi qui limite à 40 ans la durée d’activité maximale de toute les centrales nucléaire suisses. Ce qui doit amener à une fermeture immédiate de Mühleberg. »


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