La majorité des citoyens bernois se sont prononcés contre une fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Mühleberg. Greenpeace Suisse regrette ce résultat, car la durée de vie de ce réacteur vétuste se trouve encore une fois prolongée. Mais ceci ne signifie pas que les BKW se voient remettre un blanc-seing. Les exigences de sécurité, les rééquipements coûteux et les incertitudes tant politiques qu’économiques sont autant d’épées de Damoclès suspendues au dessus de l’exploitant.

« Les menaces liées aux dommages et intérêts, l’opacité des BKW et les informations lacunaires diffusées par le gouvernement cantonal au sujet du coût d’une fermeture immédiate ont parfaitement rempli leur rôles », déclare Urs Wittwer, responsable de la communication pour Greenpeace Suisse. « Le gain évident en sécurité qu’aurait entrainé une mise à l’arrêt rapide et les coûts liés à la prolongation de l’activité ont été minimisés. »

Le fait que cette initiative, lancée par des citoyens sans attaches politiques, ait été rejetée ne doit pas signifier le sacrifice de la sécurité sur l’autel de la rentabilité. Plus que jamais, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) et le Parlement sont appelés à se prononcer. Il est toujours possible de mettre à l’arrêt la centrale de Mühlberg avant 2019 pour des raisons de sécurité. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Urs Gasche, l’actuel président du Conseil d’administration des BKW, lors de la dernière assemblée générale de l’entreprise. « Instaurer une date butoir pour l’arrêt de l’activité des centrales nucléaires reste indispensable, pour la centrale de Mühleberg comme pour les autres réacteurs du pays », ajoute Urs Wittwer.

« Le résultat du vote sur l’initiative « Mühleberg à l’arrêt » ne saurait toutefois être vu comme une remise en question de la transition énergétique », déclare encore Urs Wittwer. Dans le canton de Neuchâtel les conditions cadres pour le développement de l’éolien ont été approuvées par la population. Le canton de Saint-Gall va mettre plus de moyens dans le développement des énergies renouvelables. Et le canton de Soleure a accepté une modification de sa Constitution instaurant le principe d’un approvisionnement énergétique sûr et local.


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