Le bétail suisse se nourrit toujours plus avec du soja importé. Une étude de Greenpeace analyse l’utilisation du soja dans l’agriculture suisse. Explosif: on estime que 41% des importations de soja sert à nourrir le bétail. Alors qu’une vache, si elle n’est pas sujette à un élevage intensif, pourrait couvrir ses besoins nutritionnels presque entièrement avec du fourrage provenant des pâturages. Nul besoin de soja. Il est urgent d’agir.

Le Suisse moyen consomme trop de viande, de produits laitiers et d’œufs. Pour répondre à cette demande, il est fait recours à l’élevage intensif qui conduit à la surfertilisation et le lessivage des sols, ainsi qu’à la disparition de la diversité végétale et animale. Cela conduit également à l’émission de gaz de méthane.  Par ailleurs, nos petites surfaces agricoles locales ne suffisent pas à produire assez de fourrage. Notre pays recourt à une surface arable au moins aussi grande que la Suisse (275’000 hectares), à l’étranger pour couvrir ses besoins en fourrage. Pendant ce temps, ce sont près de 250’000 tonnes de soja qui sont importés chaque année, ce qui représente 700 tonnes par jour. Selon les statistiques, les quantités ont été multipliées par dix depuis 1990.

Dans les pays de provenance, la production intensive de soja menace l’habitat de nombreuses espèces d’animaux, de végétaux et des indigènes ayant un mode de vie traditionnel. La pression pour l’expansion de nouvelles terres arables est immense. L’avenir s’annonce sombre: la consommation mondiale de viande pourrait doubler d’ici 2050. Il est grand temps de réfléchir. Il faut une consommation de masse et une production de bétail plus écologique, qui soit adapté à nos conditions locales et qui, à l’avenir, renonce au soja qui porte atteinte à l’environnement.

Le rapport en allemand de Greenpeace « Sojaimporte Schweiz » (« Importation du soja en Suisse ») révèle les raisons pour lesquelles on utilise de plus en plus le soja comme fourrage et les moyens à disposition pour réduire son importation. Ainsi, l’augmentation de la production de lait et de volaille, l’optimisation croissante du fourrage, le niveau de plus en plus bas des prix à l’importation et l’interdiction, en 2001, de l’utilisation des farines animales, sont autant d’éléments qui ont favorisé l’augmentation des importations de soja. Des indices financiers également, par exemple, les subventions pour le fromage ou les aides élevées pour les animaux se répercutent sur l’augmentation des quantités de soja utilisée pour l’alimentation du bétail.

Près de 41% du soja importé est distribué aux vaches laitières, aux veaux et aux bovins (29% aux porcs, 26%  aux volailles). Les vaches peuvent, cependant se nourrir quasi entièrement d’herbes de pâturages, de foin et d’ensilage d’herbes. Le soja est avant tout destinée aux vaches à haut rendement en lait. Le plus gros potentiel de réduction de soja réside dans une alimentation de bétail qui soit adapté à notre environnement naturel, notamment des prés et des pâturages. Cela n’est pas seulement bon pour l’environnement, mais cela est plus respectueux des animaux et cela réduit la surproduction de lait et de viande », estime Marianne Künzle chargée de la campagne agriculture, chez Greenpeace Suisse. Le lait et la viande en provenance d’animaux qui n’ont été nourri qu’avec du foin présentent, en outre, de meilleurs taux d’acides gras insaturés ou polyinsaturés.

Greenpeace s’engage pour une agriculture écologique. Pour cela, il faut une production d’aliments pour bétail qui soit adaptée aux ressources locales. L’organisation de défense de l’environnement teste  avec les acteurs politiques des mesures environnementales et agricoles qui profitent à l’environnement, au bétail et aux paysans.

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