Aujourd’hui, des riverains et des agriculteurs concernés, associés à IP-Suisse et Greenpeace, ont fait recours contre l’autorisation de cultiver le blé transgénique de l’EPFZ à Lindau (ZH). Les documents fournis par l’EPFZ concernant l’essai prévu sont remplis de questions sans réponses et de contradictions. Des risques pour les humains, l’environnement et l’agriculture restent possibles lors de cette expérience insensée d’un point de vue écologique et agricole dont le risque n’a en outre pas été analysé comme le veut l’Ordonnance fédérale sur la dissémination dans l’Environnement (ODE). Le rapport de l’EPFZ sur les essais de blé transgénique sous serre révèle par ailleurs que celui-ci ne fonctionne pas. Mais l’EPFZ veut tout de même imposer son erreur transgénique en plein champ!

Zurich (ZH). La volte-face de l’Office fédéral
de l’environnement, de la forêt et du paysage (OFEFP), qui avait
d’abord rejeté en 2002 l’essai en plein champ du blé transgénique
de l’EPFZ comme étant trop risqué, est incompréhensible et
inacceptable. C’est pour cela que des riverains concernés, qui
s’étaient constitués en groupe de travail « Lindau gegen
Gentech-Weize » (Lindau contre le blé transgénique) dès le début du
projet de l’EPFZ, font recours, avec le soutien de Greenpeace,
contre cette autorisation au Département de l’Environnement, des
Transports, de l’Energie et de la Communication (DETEC).
L’association d’agriculteurs écologiques IP- Suisse soutient ce
recours.

« Toutes les raisons du refus de l’OFEFP en 2002 restent
d’actualité: antibiorésistance, menace pour les insectes, les
bactéries du sol, transfert de gènes vers les blés et les
graminées, » explique Bruno Heinzer de Greenpeace. « Au contraire, il
devient chaque jour plus clair que l’on ne sait que très peu de
choses sur le déroulement et les conséquences d’une intervention
dans le patrimoine héréditaire. La compréhension de la complexité
des interactions entre les organismes et leurs biotopes dans les
écosystèmes n’est que grossièrement connue. Il est donc
irresponsable de disséminer des organismes génétiquement manipulés
(OGM) dans la biosphère. L’expérience de l’EPFZ n’a en outre aucun
sens écologique ou agricole. La Commission fédérale d’experts pour
la sécurité biologique (CFSB) confirme que l’on peut sans problèmes
venir à bout de la carie du blé avec des méthodes biologiques. Cet
essai en plein air de blé transgénique n’a vraiment rien à faire
dans un environnement agricole qui promeut les solutions
écologiques. »

En cas de contamination de champs voisins par son blé
transgénique, l’EPFZ propose que les victimes soient dédommagées
par le Fonds national! Ce n’est pas seulement une intervention
inadmissible dans les biens de ces agriculteurs, sans que ceux-ci
aient pu se prononcer, mais montre aussi ce que l’EPFZ entend par
« risque zéro »…

L’essai en plein air de blé transgénique de l’EPFZ à Lindau est
définitivement absurde lorsque l’on lit le rapport -publié après la
décision du DETEC- sur les essais par l’EPFZ de son blé
transgénique sous serre. Le blé transgénique « résistant à la carie »
a été plus atteint par la carie du blé que le blé conventionnel! Et
personne n’a vérifié que le blé transgénique est vraiment
comestible.