Le parlement belge a voté hier une loi mettant un coup d’arrêt au nucléaire en fixant une limite maximum d’exploitation des réacteurs à 40 ans et interdisant toute nouvelle construction. Ainsi, la Belgique rejoint la vaste majorité des pays européens qui n’ont pas recours à l’énergie nucléaire ou qui ont décidé de l’abandonner. Seuls la Finlande, le Royaume-Uni et la France s’obstinent encore dans cette option. Greenpeace considère ce vote comme un signe politique fort et souhaite que ce choix éclairera le futur débat français sur l’énergie.

Bruxelles (Belgique). La Belgique produit 57% de son électricité à partir de 7 réacteurs nucléaires. Selon les termes de la loi, le premier réacteur (Doel 1) devra fermer au plus tard le 15 février 2015, alors que les deux derniers (Doel 4 et Thiange 3) devront cesser leur production au plus tard en 2025. Le régulateur belge d’électricité (CREG) s’est vu donné la tache de mettre en place des plans et des mesures pour remplacer la production électrique d’origine nucléaire.

Il est à noter que cette loi n’affecte pas les activités de l’autorité de sûreté nucléaire et son droit de fermer un réacteur pour des raisons de sécurité.Greenpeace accueille cette loi comme il se doit, c’est à dire comme une première étape importante vers une sortie plus rapide du nucléaire. « Cette loi est un message clair à l’industrie : l’énergie nucléaire est une impasse et les nouveaux investissements doivent se faire dans les technologies propres » déclare Jan Vande Putte, chargé de campagne Energie à Greenpeace Belgique. La Belgique n’a pas besoin d’énergie nucléaire comme l’a démontré cet été Greenpeace. La Belgique peut compter sur un important potentiel éolien off-shore en Mer du Nord qui dépasse la consommation totale d’électricité de l’ensemble des pays côtiers de cette mer. Combiné avec d’autres technologies comme la cogénération et l’efficacité énergétique, la Belgique peut remplacer rapidement ces 7 réacteurs.

Par son choix, la Belgique rejoint la grande majorité des pays européens qui ont décidé de tourner le dos à l’énergie nucléaire. Seul la France, la Finlande et le Royaume-Uni s’obstinent encore actuellement dans cette option. « Contrairement au refrain de l’industrie atomique qui parle aujourd’hui de « renaissance nucléaire », la réalité montre que l’Europe s’oriente très clairement vers un abandon de cette dangereuse technologie » déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. « Durant le prochain débat sur l’énergie qu’on nous promet début 2003, il est à espérer que la France sera capable de regarder les nombreux exemples qui existent autour d’elle, et qu’elle comprendra que le nucléaire n’est pas une fatalité comme on la présente trop souvent ».