Ce matin, Greenpeace proteste contre la réouverture, prévue pour la fin 2001, du tunnel du Mt-Blanc aux camions. Une personne déguisée en « Père Noël » proteste devant l’ambassade de France contre la destruction des Alpes par les camions. Représentant tous les habitants des forêts et des montagnes, le Père Noël, qui n’en pouvait plus dans sa forêt, exhorte la France de provoquer un changement dans la politique européenne des transports: une interdiction des camions dans le tunnel du Mt-Blanc en serait un premier pas convainquant et décisif.
Berne (BE). Ces jours, des actions ont lieu dans tous les Etats alpins, dans le cadre de l’Initiative Transports Europe (ITE), contre l’augmentation effrénée du transport des marchandises sur la route. Pour protester contre le projet de réouverture du tunnel du Mt-Blanc aux camions, des militants de Greenpeace déguisés en pères Noël et Fouettard sont allés de la gare principale de Berne jusqu’à l’ambassade de France. Le port de masques à gaz montre les conditions dont souffre tout l’espace alpin: entre 1980 et 1999, les marchandises transportées sur la route ont triplé et sont passées de 22 à 60 millions de tonnes. Aujourd’hui, 25’000 camions traversent les Alpes et polluent l’environnement en conséquence.
Le Père Noël, exhorte les autorités françaises de renoncer à rouvrir le tunnel du Mt-Blanc aux camions. Le tunnel avait été fermé après le 24 mars 1999, suite à l’incendie d’un camion transportant un chargement de farine et de margarine de Belgique en Italie. Ce transport insensé a provoqué la mort de 39 personnes. Depuis, les camions passent par la Maurienne et le Fréjus.
Le gouvernement Jospin doit s’engager pour une réorientation de la politique européenne des transports. Pour soulager les régions du Mt-Blanc et du Fréjus, il faut rapidement remettre en service la voie ferrée du Tonkin, au Sud du Léman. Il faut en outre utiliser pleinement la capacité de 20 millions de tonnes par année sur la voie ferrée du Mt-Cenis (aujourd’hui 10 mio t/an). La France et l’Union européenne (UE) doivent réorienter complètement la politique européenne des transports selon le principe du pollueur payeur, en appliquant une redevance sur les poids lourds liée aux prestations, en transférant les marchandises de la route au rail, en faisant respecter des valeurs limites et des limitations de capacité sur le réseau routier dans tout l’espace alpin.