Une nouvelle étude publiée aujourd’hui par Greenpeace démontre que les bébés sont exposés à de nombreuses substances toxiques industrielles dès le stade fœtal, dans l’utérus même de leurs mères. Greenpeace en appelle à la responsabilité du gouvernement et des élus européens pour que la réforme en cours de la réglementation chimique REACH nous sorte d’une situation plus que préoccupante.

Paris (France) Une nouvelle étude
publiée aujourd’hui par Greenpeace démontre que les bébés sont
exposés à de nombreuses substances toxiques industrielles dès le
stade fœtal, dans l’utérus même de leurs mères. Greenpeace en
appelle à la responsabilité du gouvernement et des élus européens
pour que la réforme en cours de la réglementation chimique REACH
nous sorte d’une situation plus que préoccupante.

Le rapport, intitulé « Toxiques en héritage », et portant sur
l’analyse de sang maternel et de cordon ombilical, révèle la
présence dans ces échantillons de substances chimiques toxiques
connues ou présumées dangereuses, et employées comme additifs dans
de nombreux biens de consommation courante. Ces substances
pénètrent dans l’organisme du bébé via le cordon ombilical sans
être arrêtées par le placenta.

« Les enfants à naître, se nourrissant via le cordon ombilical,
sont exposés à des substances chimiques provenant de produits aussi
courants que le plastique, les produits d’entretien, les composants
électroniques ou les cosmétiques. Il est choquant de constater que
ces substances chimiques sont présentes dans l’organisme à tous les
stades de la vie, et notamment dès le stade fœtal, période où
l’enfant est le plus vulnérable. Les gouvernements doivent agir et
exiger des industriels qu’ils appliquent le Principe de
Substitution pour tous les composés susceptibles de s’accumuler
dans l’environnement et les tissus vivants » déclare Yannick
Vicaire, responsable de la campagne Vigitox de Greenpeace
France.

Les produits chimiques incriminés se retrouvent dans
d’innombrables articles, depuis les boîtes de conserve jusqu’aux
appareils électriques, en passant par les pesticides, les
déodorants ou le dentifrice. La liste de ces substances chimiques
comprend notamment la famille très controversée des phtalates, des
muscs artificiels utilisés comme fragrances dans les parfums et
autres produits parfumés, ainsi que le triclosan, un agent
anti-bactérien des plus courants.

« Ces résultats justifient les préoccupations que nous avions
déjà soulevées avec nos précédents dossiers sur la présence de ces
substances dans les produits cosmétiques » commente Yannick Vicaire.
Ont également été détectés des composants perfluorés qui entrent
dans la fabrication de revêtements anti-adhésifs comme le téflon
ainsi que des retardateurs de flamme soupçonnés de provoquer des
troubles du développement chez l’enfant (apprentissage et
comportement). D’autre part, la sensibilité des bébés à
l’exposition à des substances chimiques lors de leur développement,
individuellement ou en « cocktail », reste largement inconnue.

Le projet de nouvelle réglementation communautaire sur les
substances chimiques, REACH (Enregistrement, Evaluation, et
Autorisation des substances chimiques), offre une opportunité
unique et cruciale de protéger la santé humaine et l’environnement
des effets néfastes de ces substances chimiques, et de
responsabiliser les acteurs économiques, l’industrie chimique comme
les producteurs de biens de consommation. Néanmoins la version
actuelle de REACH, victime de l’activisme des lobbies, est loin
d’être satisfaisante. « 110000 signatures de soutien à l’Appel de
Paris ont été réunies sur un an par Greenpeace France et d’autres
ONG dans l’espace francophone de l’UE pour exiger une action
politique à la hauteur des enjeux sanitaires et humanitaires »
conclut Yannick Vicaire.

Greenpeace, soutenu par le WWF, appelle les législateurs à
replacer dans le futur règlement REACH la santé publique et
l’environnement en tête de leurs priorités, en s’assurant que les
substances chimiques les plus nocives soient identifiées et
progressivement éliminées, et en rendant obligatoire la
substitution de ces composés par des alternatives plus sûres.