Greenpeace prévient aujourd’hui que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) menace le droit des consommateurs de dire NON aux aliments génétiquement modifiés (GM).

Genève (GE) Greenpeace prévient
aujourd’hui que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) menace le
droit des consommateurs de dire NON aux aliments génétiquement
modifiés (GM).

Alors que les délégués au commerce se rassemblent ce matin pour
la réunion du Conseil général au quartier général de l’OMC à
Genève, 20 militants Greenpeace ont fait comme Monsanto, le géant
du génie génétique étasunien, et sont passé en rouleau compresseur
sur une carte d’Europe constituée de produits agricoles sans génie
génétique, déposée au pied des marches conduisant dans le siège de
l’OMC. Ils ont ainsi protesté contre la plainte de l’administration
Bush contre l’Union européenne (UE) au sujet de ses restrictions
sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), dont des
interdictions nationales dans certains Etats de l’UE.

« Les USA veulent que l’OMC détruise les restrictions sur les OGM
et impose l’agenda de l’industrie à toute la planète au nom de la
liberté de commerce. Les gouvernements doivent s’opposer aux
intimidations étasuniennes, exercer leur droit à interdire les OGM
et à décider ce que nous mangeons. Ils ne doivent pas laisser Bush
et l’OMC écraser l’opinion publique, les inquiétudes écologiques et
les lois nationales ou internationales, » a expliqué Daniel Mittler,
conseiller en politique commerciale chez Greenpeace
International.

Les consommateurs rejettent les aliments GM en Europe et sur
toute la planète, mais la Commission de l’UE a pressé les Etats
européens de céder aux pressions de l’OMC et à lever leurs
interdictions des OGM. En juin 2005, les Etats membres de l’UE sont
toutefois restés fermes et ont voté à une claire majorité en faveur
du maintient des interdictions nationales. Les résultats
préliminaires de la guerre sur les OGM à l’OMC auraient dû être
communiqués secrètement aux parties en différend le 5 août 2005,
mais hier cela a été repoussé en octobre.

La plainte étasunienne ne vise pas seulement l’UE, elle attaque
toutes les restrictions aux OGM au niveau international. Le
protocole de l’ONU sur la sécurité biologique (dit « Protocole de
Cartagena »), permet aux Etats de réglementer et refuser les OGM
s’ils sont considérés comme une menace pour la santé publique ou
l’environnement. En attaquant l’UE, les USA signalent clairement
aux Etats en développement qu’ils utiliseront l’OMC contre eux
s’ils essaient de restreindre les OGM.

Greenpeace pense que l’OMC n’est une institution ni appropriée
ni compétente pour s’occuper de sujets écologiques comme les OGM.
« L’avenir de notre alimentation ne doit pas pouvoir être décidé par
une cour de l’OMC maniant le secret et constituée de spécialistes
du commerce. Les gouvernements doivent agir d’urgence pour
restreindre le pouvoir de l’OMC de façon à ce qu’il ne puisse être
utilisé pour menacer les droits humains ou les législations
environnementales, » a conclu Daniel Mittler.