La deuxième version du classement «pour une high-tech responsable» de Greenpeace redistribue les cartes de la compétition pour une électronique plus verte. Si elle démontre les marges d’amélioration des entreprises de l’électronique sur le plan environnemental, elle désigne surtout la société Apple comme le bastion de l’immobilisme.

International  La deuxième version du
classement «pour une high-tech responsable» de Greenpeace
redistribue les cartes de la compétition pour une électronique plus
verte. Si elle démontre les marges d’amélioration des entreprises
de l’électronique sur le plan environnemental, elle désigne surtout
la société Apple comme le bastion de l’immobilisme.

Comme lors de la première édition de ce classement en août,
c’est Nokia qui décroche la première place. A l’autre extrême,
surprise: après avoir occupé en août une dixième position déjà peu
glorieuse, Apple s’enlise et finit en toute dernière place. «Depuis
trois mois, et contrairement à ses concurrents, Apple n’a pas bougé
d’un iota en matière d’élimination de substances dangereuses ou de
gestion des produits obsolètes.

La marque s’est ainsi laissée distancier par les autres
fabricants, déplore Yannick Vicaire, responsable de la campagne
Toxiques de Greenpeace France. Quelle déception pour tous ceux qui
voient en Apple un leader de l’innovation!» Greenpeace reste
persuadée qu’Apple peut mieux faire et que ses aficionados
pourraient convaincre Steve Jobs, le très médiatique patron
d’Apple, de mettre plus de vert dans sa pomme. C’est pourquoi
Greenpeace lance un nouveau site internet: GreenMyApple. En allant
sur ce site les fans d’iPod, d’iBook et autre Mac pourront se
mobiliser et faire réagir leur marque favorite, en mettant en ligne
leurs créations: t-shirts, photos, vidéos parodiant les campagnes
d’Apple!

Le «guide pour une high-tech responsable» classe les quatorze
principaux fabricants de téléphones mobiles et d’ordinateurs en
fonction de deux critères: leur engagement à reprendre et recycler
leurs produits obsolètes et leur politique en matière d’élimination
de certaines substances chimiques qui posent problème. Dans les
usines de recyclage où échouent les appareils électroniques
obsolètes, les travailleurs se trouvent exposés aux substances
toxiques qu’ils renferment. Et dans les pays en voie de
développement, où les travailleurs désossent ordinateurs ou
téléphones mobiles sans protection, ils contaminent l’environnement
et s’intoxiquent.

La première édition de ce guide en août dernier a impulsé une
vraie compétition verte entre les fabricants d’électronique. «Dans
l’ensemble, tous ont réagi à la publication de notre premier
classement, confirme Yannick Vicaire. Par exemple, Acer et Lenovo,
deux leaders du secteur, se sont engagés à éliminer tous les
retardateurs de flamme bromés et le PVC de tous leurs
produits.»

Certains fabricants ont même effectué des progressions
fulgurantes. C’est le cas de Motorola qui s’est hissé de la 13e à
la 4e place. Lenovo, Fujitsu-Siemens et Acer ont accompli, elles
aussi, des progrès considérables. Mais gare aux tricheurs! Si en
Europe LGE, Samsung et Sony soutiennent publiquement le principe de
la responsabilité individuelle du producteur (selon lequel chaque
producteur assume le coût du recyclage de ses produits), ces
fabricants font du lobbying contre ce principe aux Etats-Unis.
Résultat: elles dégringolent toutes dans le classement.

«A quelques semaines des fêtes de fin d’année et alors qu’ils
font leurs achats Noël, les consommateurs apprécieront sans doute
d’avoir un nouvel outil pour guider leur choix et faire sentir aux
fabricants qu’ils veulent des ordinateurs performants, certes, mais
aussi respectueux de l’environnement et de la santé des
travailleurs du recyclage», conclut Yannick Vicaire.