Un petit groupe de terroristes prêts à tout pourrait provoquer sans trop de peine une fusion du coeur de la centrale nucléaire (CN) de Beznau. Toute la Suisse et les régions riveraines seraient ainsi irradiées définitivement. Greenpeace exige l’arrêt immédiat de cette CN mal sécurisée.

Beznau (AG). Après l’attaque terroriste du 11.09.01, Greenpeace a reçu de nombreuses demandes concernant la sécurité des CN suisses. L’organisation écologiste a étudié cet aspect de la sécurité nucléaire mais n’a reçu que des réponses insatisfaisantes. La Direction principale de la sécurité des installations nucléaire (DSN) a ainsi demandé aux exploitants des CN suisses d’examiner les conséquences d’une attaque aérienne sur leurs installations; mais n’a accordé que peu d’attention aux scénarios d’attaques terrestres avec des moyens simples et peu de personnes. Pendant que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) s’occupe de mesures concrètes contre l’utilisation terroriste d’armes biologiques (anthrax), la DSN et l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) minimisent le danger que constituent le sabotage et le terrorisme pour les CN.

Greenpeace a montré par un exercice d’intervention anticipé à la CN de Beznau (la DSN n’envisage un tel exercice qu’en 2005), qu’une équipe de terroristes décidés pourrait provoquer une catastrophique fusion du coeur de la CN. Durant la nuit, les militants écologistes ont tiré plus de mille mètres de fil sur l’île de la CN de Beznau sans être repérés. Après avoir informé la direction de la CN de l’innocuité de cette action, ils ont mis à feu 9 pétards fumigènes pour attirer l’attention sur les objectifs d’attaque potentiels. A l’aube, un camion s’est arrêté devant le portail de la CN qu’il aurait en fait pu enfoncer sans problèmes. La puissance destructrice d’un camion chargé d’explosifs suffirait à anéantir de nombreuses installations indispensables pour la sécurité.

«La Suisse reste un Etat sûr», a annoncé l’Office fédéral de la police en juillet 2002, «la probabilité que la Suisse devienne la cible directe d’attaques terroristes reste faible». Cette situation peut toutefois changer rapidement. Les 5 réacteurs atomiques suisses sont en effet des objectifs terroristes offerts sur un plateau. Greenpeace considère que cette situation irresponsable doit cesser. C’est pour cela que Greenpeace exige l’arrêt aussi rapide que possible des CN suisses insuffisamment sécurisées. Ce n’est que lorsqu’elles ne fonctionneront plus et que le combustible nucléaire qu’elles contenaient aura été stocké dans des conditions sûres, que les CN ne constitueront plus un objectif intéressant pour des terroristes. Lors de la votation sur l’initiative «Sortir du nucléaire», le peuple suisse pourra veiller à plus de sécurité atomique; son OUI permettra d’arrêter 2 ans après la votation les CN de Beznau et de Mühleberg qui sont particulièrement peu sûres.