Au Brésil, les peuples autochtones sont parmi les groupes les plus menacés par la Covid-19. Greenpeace soutien l’aide humanitaire pour aider les populations indigènes.

Au Brésil, la fin de la crise de la Covid-19 est encore loin d’être en vue. Au contraire : la deuxième vague de la pandémie frappe le nord du Brésil, où se trouve également la plus grande partie de la forêt amazonienne. Le système de santé de la ville de Manaus s’est effondré. Il y a une pénurie de matériel médical et de lits d’hôpitaux. De nombreux patients atteints de Covid 19 attendent désormais en vain de l’oxygène, alors que les prix de ce produit vital continuent d’augmenter.

Mais il n’y a pas qu’à Manaus que la situation est de plus en plus dramatique. La pandémie se propage également dans les petites villes et les communautés des régions reculées de l’État d’Amazonas. Les populations autochtones sont parmi les groupes les plus menacés par la propagation de la maladie et n’ont pas de moyens adéquats pour faire face à la pandémie. Au moins 953 membres de tribus autochtones sont déjà morts de la Covid-19, et plus de 47 846 ont été infectés. Une aide est donc nécessaire d’urgence, en particulier dans la région du Haut-Rio Negro, à 990 kilomètres de Manaus, où les défis logistiques sont les plus importants.

« Le Haut Rio Negro est composé de trois municipalités (São Gabriel da Cachoeira, Santa Isabel do Rio Negro et Barcelos), de 23 populations autochtones et de 750 villages indigènes différents. Apporter des fournitures, des désinfectants et des réservoirs d’oxygène remplis à Manaus sera coûteux et prendra trop de temps pour contenir la pandémie dans la région », déclare Marivelton Barroso, président de la Fédération des organisations indigènes du Rio Negro (FOIRN).

WINGS OF EMERGENCY

L’année dernière, Greenpeace Brésil et d’autres organisations ont lancé le projet « Wings of Emergency ». Pendant cinq mois, ce projet a permis de transporter plus de 63 tonnes d’aide et de matériel médical aux communautés indigènes des régions éloignées. Aujourd’hui, en janvier 2021, une dizaine de tonnes de matériel et de fournitures sanitaires ont été envoyées dans plusieurs régions de l’Amazonie. Iran Magno, porte-parole de Greenpeace Brésil, déclare : « Même si l’espoir renaît avec le début de la vaccination, la pandémie demeure notre quotidien. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire et regarder les victimes manquer d’oxygène. De nombreuses personnes s’impliquent pour aider la région du nord du pays. Nous, à Greenpeace, nous voulons aussi apporter notre contribution, c’est pourquoi nous unissons nos forces et nous agissons ».

Les « efforts » du gouvernement pour préserver la forêt

Entre-temps, le gouvernement brésilien a dévoilé le programme « Adoptez un parc » pour préserver les zones protégées en Amazonie. Dans le cadre de ce programme, les particuliers ou les entreprises peuvent adopter un parc national en Amazonie pour l’équivalent de 10 euros par hectare et par an. Greenpeace Brésil critique le programme comme une tentative de cacher la réalité : « A ce jour, nous ne voyons aucun signe de progrès. Le gouvernement transfère la responsabilité du financement de la protection de l’environnement du pays aux entreprises. C’est du Greenwashing organisé par ceux qui ne cessent d’affaiblir les mesures de protection de la forêt amazonienne, mais aussi des autres écosystèmes précieux du pays et de leurs habitants ».