Genève, lundi 9 décembre 2019

La Commission philippine des droits de l’homme a rendu publique aujourd’hui un verdict positif concernant la plainte déposée en 2013 par des organisations de la société civiles et des citoyens philippins contre les 47 entreprises dont la responsabilité dans la crise climatique actuelle est la plus élevée – les fameux « carbon majors ». Cette décision confirme le fait que les activités de ces entreprises, actives dans les énergies fossiles et dans le secteur du ciment, et les émissions de gaz à effet de serre qu’elles représentent, constituent des atteintes aux droits humains. Cette annonce doit aujourd’hui servir de signal d’alarme pour les entreprises privées et le secteur financier. Ce cas servira de précédent pour les centaines de procédures judiciaires pour le climat actuellement recensées à travers la planète.

Lancée en 2013, la procédure contre les « carbon majors » est le résultat de la consternation de la population des Philippines après le passage du Typhon Hayan qui avait pris la vie de plus 6’000 personnes. Les plaignants, des citoyens et des organisations non gouvernementales, estiment que ces compagnies sont en grande partie responsables des changements climatiques qui ont privé des millions de Philippins de leurs droits fondamentaux, dont celui à la vie, à l’eau potable et à un logement convenable. L’objectif de cette procédure est de contraindre les entreprises visées à enfin mettre en place des stratégies pour éliminer les violations des droits humains découlant du réchauffement climatique.

« Cette décision est une étape historique », explique Georg Klingler, expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse. « Pour la première fois, une instance juridique officielle reconnait les violations des droits humains qu’entraînent les activités économiques les plus néfastes pour le climat, comme l’extraction, le transport et la vente d’énergie fossiles ou la production de ciment. Les 47 entreprises directement visées par cette procédure, dont les géants suisses Glencore et Holcim, doivent dorénavant produire des stratégies permettant de décarboner entièrement leurs activités.

« Ce verdict est également un camouflet pour les banques et les acteurs du secteur financier suisse. Il démontre clairement que les secteurs d’activité comme le charbon et les hydrocarbures sont la source de violations des droits fondamentaux, touchant une large part de l’humanité. Les banques suisses, qui soutiennent encore de nombreuses entreprises de ces secteurs, doivent enfin prendre en considération la réalité de la crise climatique actuelle en retirant leurs investissements des activités néfastes pour le climat et en investissant dans des filières énergétiques durables. »

Plus d’informations:
Retrouvez notre briefing contenant tous les détails de la procédure (en anglais)

Contact:
Georg Klingler expert des questions climatiques pour Greenpeace Suisse, 079 785 07 38, [email protected] (Réponse en allemand)
Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse, 079 794 61 23, [email protected]