En 2021, les grandes banques suisses Credit Suisse et UBS ont financé l’extraction et la production de combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon pour environ 13 milliards de dollars. Près de 3.4 milliards de dollars ont même été investis dans l’expansion des capacités de production de ces énergies fossiles. Ces chiffres ressortent du rapport « Banking on Climate Chaos », publié aujourd’hui. Greenpeace Suisse appelle Credit Suisse et UBS à ne plus soutenir l’expansion du secteur des combustibles fossiles et à élaborer des directives sur leurs financements qui soient compatibles avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris que les deux banques ont reconnus.

« Credit Suisse et UBS continuent de financer l’expansion du secteur des combustibles fossiles malgré leur promesse de soutenir l’objectif zéro net. C’est grave, car les deux grandes banques investissent ainsi directement dans la catastrophe climatique », dénonce Peter Haberstich, expert climat et finance chez Greenpeace Suisse. « Soutenir des entreprises qui exploitent de nouveaux gisements de pétrole et de gaz et construisent de nouvelles centrales au charbon n’est en aucune façon compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) l’a également montré dans son scénario zéro net [1]. Il y a déjà plus de réserves d’énergies fossiles qui sont exploitées qu’il ne devrait y en avoir si nous voulons limiter le réchauffement à 1.5°C et préserver nos conditions de vie. »

« On voit une fois de plus l’inconséquence des grandes banques suisses. Elles ont beau avoir accepté les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, leurs stratégies de durabilité et de protection du climat n’en restent pas moins lacunaires et inappropriées pour atteindre les objectifs nécessaires. Ni Credit Suisse ni UBS n’ont de directives concernant les projets de développement des énergies fossiles. Les directives des grandes banques concernant le financement des combustibles fossiles particulièrement nocifs pour le climat et l’environnement, comme le charbon et les sables bitumineux, sont encore bien trop peu précises et trop lacunaires. »

« Greenpeace Suisse demande à Credit Suisse et à UBS de cesser immédiatement de soutenir de nouveaux projets d’extraction de pétrole et de gaz. Il faut élaborer des directives qui interdisent d’une part le financement de l’expansion de la production et règlent d’autre part la sortie des infrastructures fossiles conformément aux exigences de l’AIE. Les deux banques doivent enfin montrer comment elles entendent atteindre concrètement l’objectif de zéro net émission d’ici 2050. Ces instituts financiers doivent se fixer des étapes concrètes pour les marchés financiers et la gestion de fortune. Si les banques ne veulent pas manquer les objectifs climatiques 2050, elles doivent diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre qu’elles financent par leurs activités. »

« Greenpeace Suisse appelle aussi les actionnaires de Credit Suisse et UBS à appeler à une meilleure protection du climat lors des prochaines assemblées générales. Nous espérons un fort soutien à la résolution de 11 investisseurs institutionnels qui demandent que Credit Suisse prenne plus de mesures en faveur du climat. Le plan climat d’UBS doit cependant être rejeté lors de la votation consultative, car il n’est de loin pas assez ambitieux. »

Plus d’informations:


Rapport « Banking on Climate Chaos 2022 »

Contacts:


Peter Haberstich, expert climat et finance chez Greenpeace Suisse : +41 76 337 44 49, [email protected]
Mathias Schlegel, porte-parole pour Greenpeace Suisse, +41 79 794 61 23, [email protected]

[1] IEA, «World Energy Outlook 2021» (WEO), October 2021, https://www.iea.org/reports/world-energy-outlook-2021; IEA, «Net Zero by 2050: A roadmap for the energy sector» (NZ2050), May 2021, https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050