A l’occasion du CeBIT, le plus grand salon international de l’électronique qui se tient à Hanovre, les militants Greenpeace ont dressé devant l’entrée principale un robot géant composé de déchets électroniques.

Paris (France) A l’occasion du CeBIT,
le plus grand salon international de l’électronique qui se tient à
Hanovre, les militants Greenpeace ont dressé devant l’entrée
principale un robot géant composé de déchets
électroniques.

Objectif: rappeler qu’avec le développement des outils
électroniques toujours plus rapides, plus compacts, plus
intelligents, s’accumulent aussi des montagnes de déchets
électroniques toxiques. Le PNUE (Programme des Nations-Unis pour
l’Environnement) estime qu’entre 20 et 50 millions de tonnes de
e-déchets sont produits chaque année, soit environ 4000 tonnes par
heure.

« Le CeBIT est la vitrine étincelante de l’industrie électronique
et ignore complètement les arrières-cours toxiques du formidable
développement du secteur, commente Yannick Vicaire, responsable de
la campagne toxique de Greenpeace France. Il est criminel d’ignorer
les scandaleuses décharges d’Inde ou de Chine et les dangers
sanitaires et écologiques du commerce des déchets
électroniques. »

Le « e-Robot » érigé par Greenpeace est constitué de déchets
électroniques, collectés sur les décharges d’Inde et de Chine et
estampillés par les grandes marques du secteur. Il est aussi équipé
d’écrans vidéos sur lesquels défilent des images de décharges
asiatiques, choquantes pour les conditions précaires de travail et
de protection de l’environnement.

« Il est temps d’ouvrir les yeux sur le contraste entre, d’un
côté, la haute technologie déployée par ce secteur et, de l’autre,
les techniques ultra-rudimentaires à l’œuvre dans les décharges de
pays que nous inondons de nos déchets » déclare sur place Martin
Hojsik, coordinateur de la campagne Toxique à Greenpeace
International. Ainsi, les échantillons de poussières collectés
l’année dernière par Greenpeace dans des ateliers de « recyclage »
chinois, révélaient des concentrations de plomb plusieurs centaines
de fois supérieures au niveau moyen mesuré dans
l’environnement.

Grâce aux campagnes menées par Greenpeace, plusieurs firmes de
l’électronique commencent à relever le défi et s’engagent à
éliminer de leurs produits les substances chimiques les plus
dangereuses. La semaine dernière, Hewlett-Packard, le leader du
secteur longtemps cible de Greenpeace, a ainsi annoncé un plan
d’élimination des retardateurs de flamme bromés et du PVC, d’ici
2007, sur l’ensemble de sa gamme. « Aujourd’hui, au CeBIT,
Greenpeace pose une question aux industriels: à qui le tour? Quelle
sera la prochaine entreprise à adopter la voie de la
responsabilité? Qui préfère devenir la prochaine cible de notre
campagne? », questionne Yannick Vicaire.

Des entreprises comme Hewlett Packard, LGE, Motorola, Nokia,
Samsung, Sony et Sony Ericsson se sont déjà engagées à cesser
d’utiliser plusieurs substances dangereuses dans un avenir proche.
D’autres comme Acer, Apple, Dell, Fujitsu-Siemens, IBM, Lenovo,
Panasonic, Siemens et Toshiba refusent encore de telles prises de
position.