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Berne (BE) La
consultation officielle sur une ordonnance sensée régler les
mesures de coexistence de la culture de plantes transgéniques
(génétiquement manipulées, GM) se termine aujourd´hui. Dans sa
prise de position, Greenpeace critique sévèrement le projet
d´ordonnance sur la coexistence présentée par le Conseil fédéral et
revendique une protection réelle des produits alimentaires non-GM.
Le projet du Conseil fédéral signifierait la fin de l´agriculture
biologique suisse et une contamination généralisée par des
transgènes.

Le projet du Conseil fédéral pour une ordonnance sur la
coexistence de cultures GM a été officiellement mis en consultation
le 03.10.2005. Le projet du Conseil fédéral a tant de lacunes qu´il
devrait se nommer « ordonnance sur la contamination ». Ce projet
d´ordonnance est un mode d´emploi pour une contamination
systématique de notre agriculture avec des organismes génétiquement
manipulés (OGM).

La proposition de modifier l´art. 9c 3) (nouveau) le
l´Ordonnance sur les semences (modifiée): «Les instructions doivent
notamment mentionner des mesures permettant de réduire au maximum
le risque de fécondation croisée avec des plantes de la même
espèce, cultivées sur des surfaces voisines, de sorte que la
récolte des bords de champs voisins ne contienne pas plus qu´une
quantité de 0,5% d´organismes génétiquement modifiés». Une
contamination de 0.5% par des transgènes est donc prévue, malgré
que la Loi sur le génie génétique (LGG) exige clairement la
protection des cultures non-GM!

Il est tout aussi scandaleux et incompréhensible que le projet
d´ordonnance sur la coexistence en consultation ne mentionne ni
l´agriculture biologique ni la protection des champs où sont
sélectionnées et produites des semences. Un cultivateur de plantes
GM ne devrait en outre informer de sa culture qu´après les
semailles des cultures GM, alors qu´une éventuelle contamination
aurait déjà eu lieu. Comment un agriculteur bio voisin pourrait-il
dans ces conditions par exemple réagir correctement à la
menace?

Les documents relatifs à une culture GM de devraient être
conservés que 5 ans, malgré que la LGG prévoie un délai de
prescription de 30 de la responsabilité civile. Le projet
d´ordonnance omet en outre de nombreux autres problèmes : qui paie
les analyses et les mesures de protection des agriculteurs, devenus
soudain les voisins de cultures GM? Comment sera empêchée la
fécondation de plantes sauvages apparentées par du pollen GM (p.
ex. blé, colza)? Qu´en est-il de cultures GM dans des serres
semi-ouvertes?

Ce projet d´ordonnance sur la coexistence fait comme si la LGG,
et la protection de la production alimentaire exempte de transgènes
qu´elle prévoit, n´existait pas. Elle considère les plantes comme
de la matière morte. Mais la nature ne se laisse pas réguler ainsi
; chaque plante est faire pour se répandre, se croiser, se
multiplier. Une fois semées, les plantes GM ne peuvent plus être
contenues, encore moins être ramenées. Il y aura inévitablement des
croisements et de mélanges – d´autant plus avec l´ordonnance
proposée par le Conseil fédéral!

Le scrutin populaire du 27.11.2005 (OUI à un moratoire sur les
cultures OGM) aurait pourtant clairement dû faire comprendre au
Conseil fédéral que la Suisse de veut pas de cultures
transgéniques. La LGG doit en outre être respectée. Greenpeace
luttera contre cette contamination rampante et s´engagera pour que
l´agriculture suisse reste exempte de transgènes.