Le communiqué publié aujourd’hui par le groupe des huit leaders mondiaux, réunis à Gleneagles, met en évidence la division persistante sur le dossier climatique entre le Président Bush et le reste du monde.

Gleneagles (Royaume-Uni) Le communiqué
publié aujourd’hui par le groupe des huit leaders mondiaux, réunis
à Gleneagles, met en évidence la division persistante sur le
dossier climatique entre le Président Bush et le reste du
monde.

En effet, le communiqué final comprend une déclaration affirmant
que les pays ayant déjà ratifié Kyoto respecteront leurs
engagements. Les Etats-Unis sont le seul membre du G8 à ne pas
avoir encore ratifié ce protocole, seul accord international de
réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans une déclaration forte, les grands pays émergents (le G5:
Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud) expriment leur
soutien au Protocole de Kyoto et la nécessité d’un engagement
véritable à partager avec eux les technologies énergétiques
durables. « Douze des pays réunis lors de ce sommet ont souligné
l’importance de définir des objectifs drastiques de réduction des
émissions de CO2 laissant Bush isolé dans son refus d’agir. »
explique Stephanie Tunmore, chargée de campagne climat pour
Greenpeace International et présente à Gleneagles.

D’autres opportunités de progresser sur la question climatique
s’annoncent, la prochaine étant la présidence britannique de
l’Union Européenne, lors de la première conférence des parties au
Protocole de Kyoto en novembre à Montréal. Les sept membres
volontaristes du G8 doivent renforcer l’idée, au sein du débat
international, qu’il y a urgence à agir suivant des objectifs et un
calendrier strictes de réduction d’émissions.

« L’échec du G8 à donner un nouvel élan à la mise en œuvre de
politiques de lutte contre les changements climatiques handicapera
le développement du continent africain. Les dirigeants des pays
industrialisés n’ont pas su faire le lien entre les deux grandes
thématiques du sommet: le réchauffement climatique et l’éradication
de la pauvreté en Afrique, les plus pauvres risquent d’en payer le
prix. » ajoute Laetitia de Marez, chargée de campagne Climat pour
Greenpeace France.

Les populations africaines sont parmi les plus vulnérables face
aux impacts du réchauffement climatique. 70% des africains tirent
leurs moyens de subsistance de productions agricoles dépendantes
des conditions climatiques. La perturbation du climat mondial
affecte d’ores et déjà le régime des précipitations, entraînant
davantage de sécheresses, d’inondations, et de pénuries
alimentaires.

Greenpeace salut la décision d’annulation de la dette et
d’accroissement de l’aide au développement mais déplore qu’elle
demeurent inscrites dans le cadre de politiques de libre-échange à
l’origine des inéquités Nord-Sud. Greenpeace appelle les
gouvernements à ne pas précipiter les accords de libéralisation
sous l’égide de l’OMC, mais de saisir l’opportunité du sommet de
l’ONU de septembre portant sur la revue des Objectifs du
Millénaire, pour reconsidérer d’un point de vue environnemental et
social le régime global des échanges.