Lors de sa dernière séance, le Conseil fédéral (CF) a eu un nouvel accès de faiblesse en ne décidant rien en matière de taxe sur le CO2 ou de centime climatique. Au lieu de cela il envoie en consultation un bouquet multicolore de propositions contradictoires. Cette lâcheté en matière de politique climatique agace Greenpeace.

Genève (GE). Le fait est que depuis des années les louvoiements n’ont pas fait cesser l’augmentation des émissions de CO2. La non-décision du CF nuit gravement à la crédibilité internationale de la Suisse en matière de politique climatique. Greenpeace exige du CF et du Parlement qu’ils résistent aux pressions de l’industrie pétrolière et fassent tout pour introduire avant la fin 2004 une taxe d’incitation substantielle sur les carburants et les combustibles.

La Loi sur le CO2 prescrit que d’ici 2010 les émissions de CO2 de la Suisse soient réduites de 10% par rapport à celles de 1990. Les mesures volontaires prises à ce jour ont permis une modeste réduction dans le domaine des combustibles, mais les émissions de CO2 liées aux carburants ont continué à augmenter. Le CF peut décider d’introduire une taxe sur le CO2 pour atteindre les objectifs fixés par la Loi sur le CO2. Le CF a souligné à maintes reprises que les mesures de réduction doivent principalement être prises en Suisse.

Le CF veut-il donc tranquillement continuer à regarder le trafic émettre de plus en plus de CO2 et la Suisse s’éloigner de ces objectifs de réduction? Le calcul est simple; plus le laxisme durera, plus l’intervention qui finira par avoir lieu pour réduire les émissions de CO2 sera douloureuse. Il est temps d’agir.

Sans une taxe sur le CO2 efficace, la Suisse ne peut pas atteindre ses engagements de réduction. Le centime climatique est un leurre en matière de politique climatique; il ne permettra jamais d’atteindre les engagements de réduction pris par la Suisse s’il autorise des bons à polluer bon marché à l’étranger. Adopter le centime climatique reviendrait à accepter une augmentation effrénée des émissions de CO2.