Ce matin tôt, une bonne centaine de personnes commémore le 18e anniversaire de la catastrophe chimique de Bhopal (03.12.1984) devant le siège européen de DOW Chemical à Horgen (ZH). Ils attendent les employés de DOW avec des flambeaux et des banderoles exigeant justice pour Bhopal. Cette manifestation de Greenpeace a lieu en même temps que d’autres en Inde et aux Etats-Unis. Greenpeace ne lâchera pas prise tant que DOW, la successrice en droit d’Union Carbide, n’aura pas assumé ses responsabilités.

Horgen (ZH). Ce matin, les 550 employés de DOW Europe sont reçu à leur siège de Horgen par une centaine de manifestants arrivés avant l’aube avec des flambeaux; «Nous exigeons justice pour Bhopal – DOW! Clean up Bhopal NOW!» clament-ils. La manifestation est accompagnée par la performance «Red Responsibility» du duo d’artistes Sabina Kaeser et Thomas Haucke («DAS ARCHIV») thématisant l’implication des dirigeants de DOW à Bhopal.

Greenpeace commémore le 18e anniversaire de la catastrophe de Bhopal dans plusieurs Etats avec des activités pour faire pression sur DOW. Dont une action de retour à l’expéditeur d’eau de Bhopal fortement contaminée au siège de DOW à Bombay (Inde), accompagnée de sol contaminé de l’usine mortelle d’Union Carbide à Bhopal et de 4’000 balais venant de toute l’Inde. Une partie du chargement toxique a été prélevé à Bhopal lors de l’action de décontamination violemment réprimée par la police le 28.11.02. D’autres actions sont prévues.

La campagne pour que justice soit rendue à Bhopal a déjà suscité la controverse à Horgen. Quelques sit-ins et quelques manifestations privées ont provoqué une certaine nervosité chez DOW et quelques réactions véhémentes. Lors de la séance d’information organisée par Greenpeace le 25.11.02, les habitants de Horgen ont ainsi exprimé à plusieurs reprises la partialité de cette commune à l’égard de son principal contribuable. Greenpeace attend toutefois que les autorités de Horgen agissent en faveur des habitants de Bhopal et s’engagent sérieusement auprès de la direction de DOW Europe.

Matthias Wüthrich, chargé de la campagne chimie de Greenpeace en Suisse, rappelle dans son allocution que les conditions d’existence sont intolérables pour la population de Bhopal: «L’eau potable de la région est empoisonnée; chaque jour, des personnes meurent des conséquences directes et indirectes de la catastrophe. DOW est la successrice en droit d’Union Carbide et la principale transnationale chimique, elle doit assumer les demandes de dommages et intérêts non satisfaites à ce jour, ainsi que ses responsabilités en ce qui concerne la pollution permanente provoquée par son site contaminé. C’est pour cela que notre message à Monsieur Luciano Respini, directeur de DOW Europe, dit: nous reviendrons tant que DOW refusera d’assumer ses responsabilités à Bhopal.»

Greenpeace et les organisations des survivants à la catastrophe exigent que DOW:
I) assainisse complètement le site contaminé de l’usine d’Union Carbide à Bhopal
II) soutienne médicalement et financièrement les survivants de la catastrophe
III) garantisse le suivi médical à long terme et de l’eau propre à tous les concernés