Le 17 octobre 2000, l’industrie chimique bâloise (Basler chemische Industrie, BCI: comprenant Novartis, Roche, Ciba SC, Syngenta, Clariant, Rohner, Henkel et Säurefabrik) a promis d’assumer financièrement l’assainissement de sa décharge de 114’000 tonnes de dechets chimiques à Bonfol (DIB). Elle menace maintenant de ne pas tenir cette promesse et de laisser les pouvoirs publics assumer les coûts de la DIB. Pourtant, selon les principes de la législation suisse c’est au pollueur d’assumer les coûts des mesures d’assainissement qu’il génère.

Bâle (BS). «Il est inadmissible que la BCI, en tant que pollueur, répercute les coûts de l’assainissement complet de la DIB sur les pouvoirs publics» a déclaré Kaspar Schuler, directeur de Greenpeace en Suisse lors d’une conférence de presse à Bâle. En compagnie des parlementaires fédéraux, Maya Graf (Les Verts – BL) et Remo Gysin (PSS – BS), les organisations non gouvernementales (ONG) qui s’engagent depuis 2000 pour l’assainissement de la DIB dans le cadre du Collectif Bonfol (Greenpeace, Pro Natura, le syndicat SIB-GBI, Les Verts France et le WWF) n’ont laissé planer aucun doute: le pollueur doit payer – dans le cas de Bonfol, c’est la BCI.

Hans Schäppi du syndicatSIB: «La BCI doit payer aujourd’hui ce qu’elle a économisé à l’époque en déchargeant ses déchets toxiques à Bonfol!» La BCI doit comprendre que le temps presse, que sa décharge de Bonfol fuit et qu’elle doit cesser ses manoeuvres dilatoires, car comme l’explique Philippe Riat du WWF: «Depuis une année il est prouvé que la DIB fuit et pollue les eaux souterraines». C’est pour cela que selon Otto Sieber, chef de Pro Natura Suisse, la BCI devrait «assainir complètement et sûrement le site contaminé qu’est la DIB». Et Alain Fousseret des Verts français et du Collectif Bonfol de compléter: «La BCI doit travailler de façon complètement transparente».

Cet été, la BCI a en effet refusé de s’entretenir avec des experts nommés par la Commission d’information sur l’assainissement de la décharge de Bonfol (CI), elle a décidé de fonder une société anonyme pour des raisons prétendument oppérationnelles mais dont le but est d’«assainir la décharge si nécessaire». Kaspar Schuler de Greenpeace en Suisse insiste: «En 2000, la BCI a promis d’assainir complètement la DIB a ses frais et la BCI doit tenir sa promesse». Maya Graf, Conseillère nationale de Bâle-Campagne complète: «La BCI doit payer en tant que pollueur, pas seulement à Bonfol mais aussi pour ses décharges de déchets chimiques dans la région de Bâle. Je considère que cela va de soi». Remo Gysin, Conseiller national de Bâle-Ville, qui déposera comme Maya Graf une intervention au Parlement fédéral concernant Bonfol, a rappelé la promesse faite par la BCI en 2000 d’assainir complètement la DIB à ses frais: «J’attends en particulier de la part de compagnies transnationales aussi renommées qu’elles tiennent leurs promesses». Les Conseillers nationaux jurassiens François Lachat (PDC) et Jean-Claude Rennwald (PSS) soutiennent les interventions de Mme Graf et M. Gysin.