Aujourd’hui, l’Expo 02 a reçu des visiteurs inhabituels. Madame Champadevi Shukla et Monsieur Pranay Sharma sont venus témoigner des souffrances qu’endurent encore les dizaines de milliers de personnes victimes des conséquences du pire accident chimique de tous les temps qui a eu lieu en 1984 à Bhopal. Ils ont réclamé justice au Palais de l’Equilibre et accusé DOW Chemical, la plus grande des transnationales chimiques, de ne pas assumer ses responsabilités. Demain, la délégation de Bhopal veut rencontrer Monsieur Luciano Respini, président de DOW-Europe et s’adresser aux employés de DOW.

Expo 02 (NE). «Vous m’avez tout pris, d’abord mon mari, ensuite ma santé, puis mon enfant et maintenant encore mes petits-enfants», accuse Mme Shukla. La veuve de Bhopal, touchée dans sa santé, a fait le pénible voyage d’Inde en Suisse pour témoigner au Palais de l’Equilibre à l’Expo 02 de la tragédie qui continue à Bhopal. M. Sharma de la Clinique Sambavna à Bhopal: «La 3e génération de victimes de Bhopal grandit.

Environ 150’000 personnes sont chroniquement malades suite à la catastrophe de Bhopal. Elles en souffriront toute leur vie.» Les survivants de Bhopal ont annoncé pour demain leur visite au siège européen de DOW à Horgen. Ils seront accompagnés par Monsieur Kaspar Schuler, directeur de Greenpeace en Suisse, pour parler de Bhopal avec M. Respini et présenter leurs revendications: l’assainissement complet du site contaminé de l’usine de Bhopal: des réparations financières pour les survivants de la catastrophe, un soutien médical garanti à long terme et de l’eau potable propre pour toutes les personnes concernées.

«Ce qui a eu lieu à Bhopal n’était pas un accident, c’était un crime», accuse Monsieur Ganesh Nochur, directeur des campagnes de Greenpeace en Inde, et il exige au nom de la International Campaign for Justice in Bhopal(1) que «le monstrueux site contaminé à Bhopal soit assaini, que toutes les victimes soient dédommagées et que les entreprises responsables doivent enfin rendre des comptes». Mais DOW Chemical, successrice en droit d’Union Carbide et la plus grande des transnationales chimiques, ne se sent pas responsable de l’héritage toxique de Bhopal.

«Il faut un nouveau système judiciaire international qui rende les entreprises comme DOW responsables sur toute notre planète de leurs dégâts aux humains et à leur environnement», résume Monsieur Matthias Wüthrich, chargé de la campagne chimie chez Greenpeace en Suisse, et il exige l’application des «principes de Bhopal», un système réglementaire international présenté par Greenpeace lors du dernier Sommet de la Terre à Johannesburg. «La Suisse ne peut pas se contenter d’exposer des photos de Bhopal, comme au Palais de l’Equilibre, mais doit s’engager concrètement pour que des transnationales comme DOW, dont le siège européen est à Horgen près de Zurich, assument leurs responsabilités.»

(1) «International Campaign for Justice in Bhopal» est une large coalition de survivants: Bhopal Action Resource Center, U.S.A; Bhopal Gas Peedit Mahila Stationary Karmachari Sangh, India; Bhopal Group for Information and Action, India; Bhopal Information Network, Japan; Center for Health & Environment, U.S.A.; Corpwatch, India; Essential Action, U.S.A; Ecology Centre of Michigan, U.S.A.; Environmental Health Fund, U.S.A; Environmental Health Watch, U.S.A.; Greenpeace, India, U.S.A & International; Health Care Without Harm, U.S.A.; National Campaign for Justice in Bhopal, India; The Other Media, India; Pesticide Action Network, North America.
Voir aussi http://www.bhopal.net